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Cinéma

Covid, succès des plateformes... malgré la reprise, les salles de cinéma toujours à la peine

Les chiffres de fréquentation des salles obscures traduisent une désertion du public. Le milieu du cinéma cherche des moyens de s'adapter.

Il y avait du monde, lundi soir dernier au Grand Rex (Paris IIe), pour assister à l'avant-première des Gagnants. Une salle comble était venue découvrir ce film signé AZ et Laurent Junca et porté par Joey Starr. L'image de rangées de fauteuils rouges remplies se fait pourtant de plus en plus rare: dans les faits, la fréquentation des salles de cinéma reste moribonde.

Les raisons, exposées par les spectateurs des Gagnants, sont nombreuses: l'habitude perdue, l'offre des plateformes qui se multiplie, le prix des places de cinéma... autant de facteurs qui se traduisent par des résultats décevants, même pour les succès programmés.

Le quatrième volet des Tuche, sorti en décembre dernier, a enregistré 57% de baisse de fréquentation par rapport au précédent. Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon Dieu?, dévoilé début avril, signe un démarrage inférieur de 60% à celui du deuxième chapitre.

Le secteur s'adapte

"Il faut réfléchir, voir, comprendre", analyse l'actrice et réalisatrice Michèle Laroque au micro de BFMTV, dont le film "Alors on danse" est sorti en mars dernier. "Peut-être qu'on devra s'adapter, faire certains types de films."

C'est la démarche qu'entreprend déjà Pathé, l'un des plus gros producteur français: "(Avant,) on sortait plus de 15 films en France par an", explique Ardavan Safaee, président de Pathé films. "En 2023, on sortira dix films maximum. Notre politique pour demain, c'est que chaque film soit un événement. On n'y arrivera sans doute pas à chaque fois, mais c'est une volonté de ne pas participer à une course au volume."

Après Notre-Dame brûle, sorti le 16 mars, leur prochaine grosse étape sera Astérix et Obélix: L'Empire du milieu, piloté par Guillaume Canet et attendu pour février 2023. Un film dont le budget s'élève à 65 millions d'euros, dont la mission sera de refaire du cinéma un rendez-vous incontournable.

Claire Fleury, avec Benjamin Pierret