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Cinéma

Cannes: la Palme d'or à une passion brûlante entre deux jeunes femmes

Abdellatif Kechiche et ses deux actrices Léa Seydoux (à gauche) et Adèle Exarchopoulos émus aux larmes lors de la remise de la Palme d'Or, dimanche 26 mai 2013.

Abdellatif Kechiche et ses deux actrices Léa Seydoux (à gauche) et Adèle Exarchopoulos émus aux larmes lors de la remise de la Palme d'Or, dimanche 26 mai 2013. - -

C'est la première fois qu'un film qui parle aussi ouvertement et crûment d'homosexualité remporte le plus prestigieux prix de Cannes.

C'est la première fois qu'un film qui parle aussi ouvertement et crûment d'homosexualité remporte le prestigieux prix de Cannes. C'est une passion brûlante entre deux jeunes femmes, "La vie d'Adèle" du Franco-tunisien Abdellatif Kechiche, a remporté dimanche la Palme d'or du 66e festival de Cannes.

"C'est une très belle histoire, un amour magnifique auquel tout le monde peut s'identifier, peu importe la sexualité", a estimé Steven Spielberg, président américain d'un jury qui a osé placer sur la plus haute marche un film aux scènes très explicites de sexe lesbien.

"Nous avons été privilégiés de voir ce film et non gênés", a poursuivi Spielberg, allusion aux scènes de sexe très crues du film.

Première Palme d'or française depuis 2008

Lors de la remise de la Palme, Spielberg avait maintenu le suspens en déclarant que le jury allait quelque peu innover "en honorant trois personnes" avant d'appeler les deux actrices "Adèle, Léa et Abdel... pour 'La Vie d'Adèle'", qui sont montés ensemble sur scène où ils sont tombés dans les bras les uns des autres.

La France, qui repart également avec le prix d'interprétation féminine attribué à la Franco-Argentine Bérénice Bejo dans "Le Passé", n'avait pas remporté la Palme d'or depuis 2008 pour "Entre les murs" de Laurent Cantet.

"Je voudrais dédier ce prix, ce film à cette belle jeunesse de France (...) qui m'a beaucoup appris sur l'esprit de liberté et du vivre-ensemble", ainsi qu'à "une autre jeunesse (...) de la révolution tunisienne, pour leur aspiration à vivre eux aussi librement, s'exprimer librement et aimer librement", a déclaré Kechiche en recevant son prix.

Adapté librement d'une bande-dessinée "Le bleu est une couleur chaude" de Julie Maroh, "La vie d'Adèle - chapitre 1 et 2" suit la naissance et l'évolution d'une passion absolue entre les deux personnages d'Adèle et d'Emma.

Une palme d'or "pas politique", mais...

Le président de la République François Hollande a estimé que la Palme d'or récompensait "le talent des artistes, la liberté du réalisateur, son audace et la confiance qu'il porte dans la jeunesse".

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a salué "un hymne d'amour à la jeunesse de France", "à l'heure où d'autres cherchent à la diviser".

Interrogé sur le choix du jury alors qu'une nouvelle manifestation de masse contre le mariage homosexuel avait eu lieu le même jour à Paris, Steven Spielberg a répondu: "Ce n'est pas la politique qui nous a influencés mais le film". "Nous avons voulu remettre des prix de cinéma et pas des prix politiques", a enchaîné le cinéaste roumain Cristian Mungiu.

Spielberg a cependant précisé que "La vie d'Adèle" portait "un message important", lors de la conférence de presse qui a suivi.

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C.P. avec AFP