Cannes 2023: De Niro compare son personnage machiavélique dans le film de Scorsese à Trump

Opposant notoire à Trump, Robert De Niro s'est une nouvelle fois exprimé contre l'ancien président américain en le comparant à son rôle dans "Killers of the Flower Moon", un homme qui fomente des meurtres d'Amérindiens.

Robert De Niro a essayé mais n'a pu se retenir de citer dimanche le nom de Donald Trump, qu'il a comparé au personnage machiavélique qu'il incarne dans le film Killers of the Flower Moon, lors d'une conférence de presse au Festival de Cannes.

Dans ce long-métrage de Martin Scorsese, présenté samedi sur la Croisette, l'acteur de 79 ans joue William Hale, surnommé "King", un homme d'affaires avide d'or noir qui ourdit une terrible machination pour spolier des revenus de leur pétrole une communauté amérindienne de l'Oklahoma, les Osage, dans les années 1920. Un scénario inspiré de faits réels.

Il s'appuie pour ce faire sur le naïf Ernest Burkahrt (Leonardo DiCaprio), embringué dans la conspiration.

"Je ne comprends pas grand-chose à son sujet, pourquoi il les trahit...", a expliqué Robert De Niro en parlant de son propre personnage, qui construit une relation de confiance avec les Osage avant d'orchestrer des dizaines de meurtres.

"Nous sommes devenus beaucoup plus conscients, après la mort de George Floyd, de ce racisme systémique, et c'est ce dont il s'agit ici", a ajouté De Niro, évoquant le décès en 2020 à Minneapolis de cet Afro-Américain, mort asphyxié sous le genou d'un policier.

"Ce mec est stupide"

"C'est la banalité du mal, la chose à laquelle nous devons faire attention. Nous le constatons aujourd'hui... Nous savons tous de qui je vais parler, je ne prononcerai pas son nom", a promis l'interprète inoubliable de Taxi Driver, en référence à l'ancien président des États-Unis. "Ce mec est stupide".

Mais quelques minutes plus tard, De Niro, opposant notoire au prédécesseur de Joe Biden, n'a pu se retenir: "C'est comme avec Trump, je devais le dire. Il y a des gens qui pensent qu'il peut encore faire un bon boulot. Imaginez à quel point c'est fou", a-t-il lancé.

Violence sourde, règlements de compte et trahisons: Killers of the Flower Moon, présenté en avant-première mondiale sur la Croisette, transpose l'univers des plus grands films de Martin Scorsese sur les terres poussiéreuses de cette communauté amérindienne au début du XXe siècle.

Avec sa réalisation fastueuse, à la hauteur du budget pharaonique de 200 millions d'euros, et ses images léchées, cette fresque prend son temps (3h26) pour souligner, meurtre après meurtre, les dynamiques coloniales et racistes qui ont perduré aux États-Unis au XXe siècle.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV