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Canada: Gilbert Rozon, jugé pour viol et atteinte à la pudeur, a été acquitté

Gilbert Rozon le 22 juillet 2015.

Gilbert Rozon le 22 juillet 2015. - Flickr / Creative Commons / Louis Longpré

Le fondateur du groupe "Juste pour rire" était jugé pour des accusations d'agression sexuelle en octobre 2017.

L'ex-producteur québécois Gilbert Rozon a été acquitté ce mardi à Montréal, des accusations de viol et d'attentat à la pudeur sur une jeune femme en 1980, pour lesquelles il encourait une peine de prison, révèle le journal canadien La Presse. Le fondateur de "Juste pour rire" était jugé près plusieurs accusations d'agression sexuelle en octobre 2017. Seule la plainte d'une femme avait finalement été retenue par la justice.

"Ce mardi 15 décembre va rester un jour sombre pour toutes les victimes d'agressions sexuelles au Québec", a immédiatement réagi Annick Charette, qui a décidé de divulguer son identité jusqu'alors protégée par la justice. "Je pense que je suis un autre exemple des limites du système de justice en matière de violence sexuelle", a-t-elle ajouté devant les médias.

Dans son jugement, la magistrate, Mélanie Hébert, a estimé avoir "un doute raisonnable" concernant la culpabilité du prévenu, mettant en avant les "versions contradictoires" des partis.

Des versions contradictoires

La victime présumée, âgée de 20 ans au moment des faits, a affirmé que Gilbert Rozon avait tenté de l'embrasser et de lui enlever ses sous-vêtements alors qu'ils étaient seuls dans une maison au nord de Montréal. Elle avait résisté, il n'avait pas insisté et ils avaient dormi chacun dans une chambre séparée.

Le récit du lendemain de la soirée fait l'objet de versions radicalement opposées. La plaignante a dit s'être réveillée parce que l'ancien magnat de l'humour était sur elle, pour avoir une relation sexuelle. Bien que non consentante, elle avait finalement cédé pour "pouvoir passer à autre chose". Gilbert Rozon, 25 ans à l'époque, a dit avoir été réveillé parce que la jeune femme était "à califourchon" sur lui en train de "se faire l'amour". Il a reconnu avoir été "consentant" tout en affirmant que la relation sexuelle lui avait été imposée.

A l'issue de son procès le 6 novembre, le représentant du ministère public avait réclamé la condamnation de Gilbert Rozon, jugeant que la version des faits qu'il a livrée lors des audiences "défie la logique". La défense de Gilbert Rozon avait au contraire estimé que son client devait être acquitté au bénéfice du doute, en raison des "incohérences" et des "trous de mémoire" de la plaignante dans son récit des faits, survenus en 1980 alors qu'elle n'avait que 20 ans.

Cyrielle Cabot avec AFP