Mort à 88 ans de Fujiko A Fujio, cocréateur du manga culte "Doreamon"

Avec son complice Hiroshi Fujimoto, il a imaginé les aventures du célèbre chat-robot du futur Doraemon, à la renommée mondiale.

L'auteur nippon Fujiko Fujio A, connu pour avoir créé le ninja Hattori-kun et le fantôme Q-Taro, deux héros de mangas pour enfants très populaires au Japon, est mort à l'âge de 88 ans, ont rapporté jeudi plusieurs médias locaux. Il était aussi connu pour avoir cocréé le manga culte Doreamon.

L'artiste, dont le vrai nom était Motoo Abiko, a été retrouvé sans connaissance à son domicile, et la police a confirmé sa mort, selon la chaîne de télévision TBS et l'agence de presse Kyodo.

Fils aîné du supérieur d'un temple bouddhique dans le département de Toyama (centre du Japon) né en 1934, il grandit dans ce lieu religieux jusqu'au décès de son père, alors qu'il n'a qu'une dizaine d'années.

"La mort de mon père est l'événement qui a le plus changé ma vie. S'il n'était pas décédé, je pense que je serais devenu moine", avait déclaré Motoo Abiko au quotidien Asahi en 2020.

Nom de plume Fujiko Fujio

Il se lie alors d'amitié avec Hiroshi Fujimoto, qui dessinera plus tard les aventures du célèbre chat-robot du futur Doraemon, à la renommée mondiale.

Les deux jeunes artistes commencent à collaborer sous le nom de plume commun de Fujiko Fujio, et partagent un appartement à Tokyo avec plusieurs mangakas célèbres, dont Osamu Tezuka, considéré comme le père du manga moderne.

L'une des premières œuvres du duo Fujiko Fujio est le manga Q-Taro, mettant en scène un petit fantôme espiègle vivant avec une famille d'humains. La série rencontrera le succès au Japon et à l'étranger, et son adaptation animée sera même diffusée aux Etats-Unis.

Viser un public adulte

En solo, Motoo Abiko créera aussi plusieurs séries de mangas dont Ninja Hattori-kun, et d'autres titres visant un public adulte.

Malgré sa longue association avec Hiroshi Fujimoto, décédé en 1996, Motoo Abiko avait avoué avoir toujours été réticent à se plonger dans la série Doraemon "pour (se) protéger".

"Quand je la lis, elle m'influence et je me dis 'Je ne suis pas capable de dessiner comme ça'", avait-il plaisanté.

Jérôme Lachasse avec AFP