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Yvelines: le centre de rétention de Plaisir réservé aux migrants positifs au Covid-19

Le centre de rétention de Plaisir (Yvelines).

Le centre de rétention de Plaisir (Yvelines). - FRANCK FIFE / AFP

Le plus petit centre de rétention de la région parisienne accueillera exclusivement les immigrés testés positifs au Covid-19 en attente de leur expulsion.

Le centre de rétention pour migrants de Plaisir, le plus petit de la région parisienne, va être utilisé comme un site pour accueillir exclusivement les immigrés en attente de leur expulsion testés positifs au Covid-19, a appris l'Agence France-Presse (AFP) ce mardi de sources concordantes.

Dans ce centre de rétention administrative (CRA) situé dans les Yvelines, qui peut accueillir d'ordinaire un maximum de 26 exilés en situation irrégulière, "des places seront ouvertes" pour accueillir les migrants atteints du coronavirus et qui se trouvent dans d'autres CRA de la région parisienne, affirme mardi à l'AFP le ministère de l'Intérieur, confirmant une information du Parisien.

La date pas encore arrêtée

La date de la transformation en "CRA Covid" de cet établissement, qui partage ses locaux avec l'hôtel de police local, n'est pas encore arrêtée, en raison notamment "d'effectif médicaux insuffisants", affirme-t-on chez France terre d'asile (FTDA), association et opérateur de l'Etat qui intervient au sein de ce centre.

"Le projet existe. Il est en cours de négociation notamment avec l'ARS (Agence régionale de santé). A partir du moment où les conditions sont correctes, il ne faut pas qu'on laisse ces personnes de côté", explique Delphine Rouilleault, directrice générale de FTDA.

Le centre de Plaisir devrait pouvoir accueillir une dizaine de personnes infectées par le coronavirus, en respectant la limite d'une personne par cellule.

Des exemples similaires à Vincennes ou Paris

Ce n'est pas le premier CRA qui est exclusivement dédié aux personnes retenues positives. Depuis la mi-juillet, l'un des trois bâtiments du centre de rétention de Vincennes, à Paris, était utilisé comme tel, et a accueilli en septembre jusqu'à 17 retenus contaminés.

Les migrants "devraient être pris en charge par les ARS et dans les centres de desserrement" spécifiquement prévus pour accueillir les malades les plus précaires, dénonce Céline Guyot, de l'Assfam, qui apporte une aide juridique dans le CRA de Vincennes, où selon elle plus aucune personne infectée n'est présente.

"Libérer de la place"

Le choix du CRA de Plaisir, le plus petit de la région, pour supplanter celui de Vincennes, bien plus important, n'est pas innocent, pense Céline Guyot. Il s'agit "de libérer de la place pour maintenir davantage en rétention", estime-t-elle.

La question du maintien en rétention s'est posée à l'échelle nationale durant le confinement, lorsque ces CRA ont été quasiment vidés, face à l'impossibilité d'expulser lorsque les frontières étaient fermées.

Celle de leur fermeture pure et simple a même été débattue devant le Conseil d'Etat, qui a finalement écarté l'hypothèse.

F.B. avec AFP