Construction d'une prison à Noiseau: la ville dénonce un "passage en force"

Un centre pénitentiaire de 800 places va être construit dans la commune sur des terres agricoles d'ici 2027. Un arrêté a été pris le samedi 18 mai, malgré les réticences d'une partie de la population.

"C'est un passage en force." Il n'a pas fallu longtemps à Yvan Femel, maire (LR) de Noiseau (Val-de-Marne), pour formuler son ressenti vis-à-vis de la construction d'une prison dans sa commune.

Samedi 18 mai, en plein week-end de Pentecôte, un arrêté préfectoral a entériné le projet d'installation d'un centre pénitentiaire de 800 places. La construction doit débuter en 2026 et s'achever en 2027.

Le problème, selon l'édile et une partie des personnes opposées au projet, réside d'abord au niveau de la zone choisie. "Il y a des terrains agricoles qui sont protégés, c'est un cadre spécifique et agréable. La forêt domaniale abrite une biodiversité très importante", avance-t-il.

Avant d'ajouter: "Je suis très surpris. Il y a eu une concertation il y a deux ou trois mois. Nous attendions le bilan puisqu'il y a eu plus de 2.500 contributions de la part des Noiséens. Nous ne l'avons pas eu. Et ensuite on apprend que samedi, la préfecture a signé le projet", critique Yvan Femel.

Au total, 149 hectares sont cultivés dans la commune, soit 1,49 km2, chiffre l'élu.

Des recours vont être intentés

Alors que l'arrêté a été pris durant le week-end, le maire et les opposants sont bien décidés à user de tous les moyens légaux pour annuler le projet. "En tant que maire, je peux vous dire que nous ne ferons que des actions républicaines", assure Yvan Femel.

"Nous passerons par des recours. Il faudra utiliser tous les moyens légaux auprès du tribunal administratif pour faire face à ce passage en force", a-t-il rappelé.

Le 28 avril, environ 500 habitants et élus avaient manifesté leur opposition en défilant dans la rue, évoquant la possibilité d'une "guérilla juridique", écrivait Le Parisien.

Johan Cherifi avec Milan Busignies