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Val-d'Oise: trois policiers mis en examen pour des violences sur un jeune homme

Trois policiers d'Argenteuil ont été mis en examen le mois dernier pour violences sur un jeune homme de 19 ans. Ce dernier a reçu 27 coups de taser lors d'un contrôle en janvier dernier.

Trois policiers du groupe de sécurité de proximité d'Argenteuil (GSP) ont été mis en examen pour des violences sur un jeune homme de 17 ans qui a reçu 27 coups de taser lors d'un contrôle en janvier dernier.

Ils ont été mis en examen pour "violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique" et placés sous contrôle judiciaire. Le chef de la brigade qui a utilisé le pistolet a été interdit d'exercer dans le cadre de son contrôle judiciaire.

27 coups de tasers

Les faits remontent au 29 janvier 2021. Un jeune homme de 19 ans affirme avoir été violenté lors d'un contrôle d'identité à Cormeilles-en-Parisis, dans le Val-d'Oise. Alors que plusieurs jeunes se trouvent dans le hall d'un immeuble, cinq policiers se dirigent vers le groupe pour le contrôler.

L'un des jeunes présents prend la fuite mais est rapidement rattrapé par les forces de l'ordre. Ces derniers découvrent dans le téléphone de la victime, une photo d'un policier de la brigade anti-criminalité d'Argenteuil "en bas résille et maquillé", selon les informations de BFM Paris. Pris dans un cadre privé, ce cliché circulait sur les réseaux sociaux au moment des faits.

D'après la victime, les trois policiers présents sur place commencent à s'énerver en voyant cette photo, le frappent et l'insultent violemment pendant 40 minutes, selon nos informations. La victime affirme avoir reçu 27 coups de tasers.

Sur sa plaie au visage, un policier "verse du gel hydroalcoolique et du Doliprane en poudre" et l'"abandonne" dans le hall de l'immeuble, raconte la victime encore traumatisée par le déchaînement de violence.

Aidé par ses amis pour rentrer chez lui, le jeune homme va porter plainte au commissariat avec sa mère. Une enquête est ouverte et les agents mis en cause nient les faits.

La version des policiers mise à mal

La version des policiers est mise à mal par l'analyse du taser utilisé par le brigadier en chef, qui conclut que l'arme a été utilisée 27 fois en 10 minutes. Lors d'un interrogatoire, l'un des policiers passe également aux aveux et confirme les coups portés par son collègue.

"Ce qui s'est passé est inadmissible, déplore l'avocat de la famille Ian Knafou. Il y a des violences commises par des policiers qui sont des individus dangereux. Ce sont des délinquants qui ont infiltré la police."

Selon l'avocat, "la difficulté dans ces affaires est que la parole des victimes de ces violences n'a aucun poids: il y a une présomption de mensonge dans leurs propos alors qu'il y a une présomption de vérité dans celle de la police".

"S'il n'y avait pas eu le témoignage du collègue (policier) et l'analyse du taser, cette affaire comme toutes les autres auraient été classées sans suite", regrette Me Knafou.

Raphaël Maillochon, avec Marine Langlois et AFP avec AFP