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"Une grande étape": les Parisiens se déplacent désormais plus à vélo qu'en voiture

Une étude de l'Institut Paris Région établit que plus de 11% des déplacements dans la capitale se font à vélo, contre 4% pour les voitures. Malgré tout, la mairie de Paris a encore beaucoup de travail pour achever les aménagements promis dans son Plan Vélo.

Le vélo prend le pas sur la voiture. Une étude de l'Institut Paris Région publié le 4 avril dernier fait état d'une avancée importante pour la mobilité des Parisiens: ces derniers se déplacent désormais plus à vélo qu'en voiture dans la capitale.

En effet, 11,2% des déplacements intramuros se font à vélo, contre 4,3% pour la voiture, rapporte la ville de Paris, se réjouissant des conclusions de l'étude. Si ce mode de mobilité douce reste toutefois bien loin de la marche à pied, qui représente 53,5% des déplacements, ou même des transports en commun (30%), elle témoigne d'un véritable développement de l'utilisation du vélo en ville.

"C'est une première grande étape. Une grande promesse que nous avions formulée en 2020 pendant la campagne électorale", rappelle David Belliard, adjoint à la mairie de Paris en charge des transports et des mobilités, sur BFM Paris Île-de-France. "C'était d'inverser d'une certaine manière les courbes, d'avoir plus de vélos que de voitures dans la capitale."

Encore 180 km de pistes à achever

Si ce dépassement du vélo par rapport à la voiture est une bonne nouvelle, la municipalité veut encore "aller plus loin". D'autant qu'il lui reste du travail concernant les aménagements prévus dans son Plan Vélo: l'Observatoire du Plan Vélo lancé par l'association d'usagers Paris en selle fait état de seulement 27% des aménagements promis réalisés à ce jour, alors même que la municipalité a dépassé les deux tiers de son mandat.

Pas de quoi s'inquiéter, selon l'adjoint aux mobilités. "On va y arriver", affirme-t-il. Il explique par ailleurs que 180 km de pistes cyclables restent encore à établir, dont la pérennisation de 52 km des "coronapistes", avec "une série de stationnement sécurisés à réaliser".

"Nous sommes en train de transformer l'espace public et de réaliser ces pistes cyclables, et on le fait à vitesse grand V, puisqu'on a d'abord une première échéance avec les Jeux olympiques", poursuit-il.

La question de la sécurité

Outre les aménagements encore à faire, la sécurité est également une question régulièrement soulevée par les usagers de la bicyclette.

"C'est un vrai sujet. On a encore beaucoup de nos concitoyens et concitoyennes qui soulignent 'J'ai peur, je crains, je n'ai pas envie de me faire renverser'", reconnaît David Belliard. "On a une culture vélo, et on a une nouvelle culture à créer ensemble."

S'il ne nie pas l'importance des infrastructures séparant notamment les voies de véhicules motorisés et de vélos pour garantir la sécurité des usagers, l'adjoint affirme que cette sécurité passe aussi par une réduction du nombre de voitures en ville. Il reprend l'exemple de la rue de Charenton, dans le 12e arrondissement.

"C'est une rue qui fonctionne extrêmement bien. On donne la priorité aux piétons, on donne la priorité aux vélos, et on arrive à le faire sans piste cyclable. Pourquoi? Parce qu'on a réduit le nombre de voiture", souligne-t-il.

En 2023, la ville de Paris avait également promis que tous les sites olympiques seraient accessibles en vélo pour les JO 2024, grâce à un réseau de 60 kilomètres de pistes cyclables pour relier les différents sites de la compétition.

Laurène Rocheteau