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Un rassemblement en "solidarité avec les femmes afghanes" à Paris

Des Afghanes évacuées de Kaboul en direction de la France le 24 août 2021.

Des Afghanes évacuées de Kaboul en direction de la France le 24 août 2021. - AFP / ETAT MAJOR DES ARMÉES

Plusieurs associations ont manifesté pour défendre les droits des femmes en Afghanistan, alors que le pays est tombé aux mains des talibans. Les associations appellent à un meilleur accueil des réfugiés en France.

Une centaine de personnes, rassemblées à l'appel d'associations féministes, syndicats et partis politiques, ont exprimé samedi à Paris leur "solidarité" envers les femmes afghanes, "cibles privilégiées" des talibans, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

"Solidarité indéfectible avec les femmes afghanes", "Debout avec les femmes afghanes contre les talibans", "Droit d'asile pour toute personne menacée", "Droit d'asile, accueil, hospitalité pour les femmes afghanes", proclamaient des pancartes, tandis que les manifestants ont chanté "Solidarité avec les femmes du monde entier".

Le spectre "des années de plomb"

En Afghanistan, "le spectre des années de plomb ressurgit. En cible privilégiée: les femmes", s'inquiètent la trentaine d'associations organisatrices dans leur appel à manifester à proximité du ministère des Affaires étrangères. "La France doit accueillir en extrême urgence sur son sol toute personne rendue vulnérable par l'accession au pouvoir des talibans", réclament-elles.

"On se souvient de ce qui s'est passé entre 1996 et 2001, où les femmes notamment n'avaient plus le droit de sortir sans être accompagnées d'un mâle, n'avaient plus le droit de travailler, étaient obligées de porter une burqa, etc.", a déclaré à l'AFP Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes, l'une des associations organisatrices.

Pour les personnes évacuées en France, "nous voudrions" qu'elles bénéficient "du droit d'asile sans aucun problème" et que "toute personne menacée qui demande à venir en France puisse le faire, que des personnes déjà là qui demandent le regroupement familial puissent l'obtenir", a-t-elle ajouté.

"Après le 31 août, ne les oubliez pas"

Parmi les manifestants, Sandrine (prénom modifié) a jugé "important de venir". "On est là pour défendre les femmes, mais il y a aussi beaucoup d'hommes qui vont subir là-bas le fait qu'on les a lâchés", regrette-elle auprès de l'AFP.

Ruth, étudiante de 24 ans et "militante pour les droits humains en général", voit "un scandale" dans la situation en Afghanistan et "l'indifférence de la communauté internationale". Éva, 53 ans, "soutient les femmes et le peuple afghans". Patrice Jacob, 34 ans, coréférent de Génération-S à Paris, venu "en solidarité avec les femmes afghanes et tous les Afghans", estime "ridicule" le nombre d'Afghans évacués vers la France, "un grand pays".

Dissimulée sous une burqa bleue foncée, une pancarte accrochée sur son dos implorant "Après le 31 août, ne les oubliez pas", une jeune femme afghane a protesté devant des journalistes contre "la dictature" des talibans. Âgée de 28 ans, elle vit depuis 7 ans en France, confie-t-elle, mais "toute (s)a famille est là-bas".

CB avec AFP