Saint-Denis: un homme mis en examen après la mort en juillet d'un pompier dans un incendie

Alors qu'il luttait contre l'incendie de véhicules, un pompier de 24 ans en poste à la caserne de La Courneuve était mort d'un arrêt cardio-respiratoire, intoxiqué par les fumées.

Un homme de 49 ans a été mis en examen et écroué vendredi, suspecté d'avoir déclenché le feu de parking dans son immeuble qui a coûté la vie à un pompier en juillet à Saint-Denis, a appris l'AFP ce samedi auprès du parquet de Bobigny et de source policière.

Le procureur de la République de Bobigny Eric Mathais a précisé qu'il avait été mis en examen et placé en détention provisoire pour "destruction du bien d'autrui par moyen dangereux pour les personnes ayant entraîné la mort", qualification pour laquelle le suspect encourt la perpétuité. Il n'a pas reconnu les faits, a ajouté le procureur.

Un feu dans un parking

Dans la nuit du 2 au 3 juillet, un feu s'était déclaré au premier sous-sol du parking souterrain d'un immeuble d'habitation, brûlant 23 voitures, se propageant rapidement aux étages et nécessitant l'évacuation de ses résidents.

Alors qu'il luttait contre l'incendie de véhicules, un pompier de 24 ans en poste à la caserne de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) était décédé d'un arrêt cardio-respiratoire, intoxiqué par les fumées.

Une enquête avait été ouverte et confiée à la police judiciaire du département. Celle-ci, notamment basée sur la vidéosurveillance, a permis d'identifier le suspect: un locataire de l'immeuble.

Une lourde dette locative

D'après la source policière, pesait sur lui une lourde dette locative et il était menacé d'expulsion. L'immeuble avait déjà été touché par un sinistre similaire en 2015 à la suite duquel les locataires avaient perçu des remboursements, a précisé cette source, laissant sous-entendre un éventuel mobile;

La veille des faits, il avait retiré son véhicule du parking. Des bidons d'essence ont été retrouvés dans son box. Interpellé mercredi puis placé en garde à vue, il n'a pas reconnu les faits, a ajouté la source policière. Plusieurs membres du gouvernement avaient réagi à ce drame qui avait eu lieu à la fin de la période d'émeutes en France, successives à la mort d'un adolescent à Nanterre, tué par un policier lors d'un contrôle routier.

Le lien entre l'incendie et les émeutes avait toutefois vite été écarté par plusieurs sources. Sur place, les habitants avaient tout de suite soupçonné une escroquerie à l'assurance.

G.H. avec AFP