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"Tout le monde était au courant": le producteur de "Koh-Lanta" à la prison de Fresnes s'explique

Le ministre de la Justice a ordonné le lancement d'une "enquête administrative" après la diffusion d'une émission inspirée de Koh-Lanta tournée dans la prison de Fresnes. Selon le producteur de la vidéo, "tout le monde était au courant" de l'organisation de cette activité.

Les critiques fusent au lendemain de la diffusion de Kohlantess. Dans cette vidéo publiée sur YouTube et librement inspirée de l'émission de TF1 Koh-Lanta, des détenus et surveillants de la prison de Fresnes, ainsi que des jeunes du quartier, s'affrontent dans différentes épreuves.

Une séquence dans laquelle plusieurs détenus font du karting a notamment provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Des images "choquantes" pour le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti qui a demandé l'ouverture d'une enquête, pour faire "toute la lumière" sur cet événement.

Sur BFMTV, le producteur de l'émission a expliqué les conditions dans lesquelles a été organisée l'activité et assuré que "tout le monde était au courant" de sa tenue.

"On a eu des accords, on était prêts pour le faire, à aucun moment on a pris au dépourvu quiconque, tout le monde était au courant de notre action, on a eu des validations, nous avons signé une convention entre nos parties et l'administration pénitentiaire", a assuré Enzo Angelo Santo.

"Fédérer et unifier le temps d'un instant"

Le producteur de l'émission a aussi indiqué avoir travaillé "main dans la main" avec l'administration pénitentiaire sur ce projet, et ne pas avoir eu de contact direct avec le ministère de la Justice.

Le but de l'émission était de "fédérer, unifier le temps d'un instant les détenus les surveillants et les jeunes du quartier, d'évoquer la réinsertion, et [...] de sensibiliser sur l'incarcération" a-t-il précisé.

Enzo Angelo Santo a aussi expliqué être conscient que la karting est "une activité controversée" mais a précisé que seulement "deux personnes détenues" ont pratiqué cette activité le temps de l'émission. "Donc résumer notre action (au karting, NDLR) je ne pense pas que ce soit le vrai message" a-t-il conclu.

Une enquête pour "connaître les tenants et aboutissants"

De son côté, le ministère de la Justice a indiqué à BFMTV avoir bien accepté l'organisation de cette émission dans la cour de la prison de Fresnes mais les images de la vidéo diffusée ne correspondent pas à ce qui avait été validé au préalable.

Le ministère a précisé à l'AFP qu'Eric Dupond-Moretti a ordonné une "enquête administrative pour connaître exactement les tenants et aboutissants de ce qui s'est passé".

"Le ministre s'est toujours montré favorable à ce que des détenus se voient proposer des activités sportives et culturelles, mais dans le projet tel qu'il avait été présenté n'apparaissaient pas les activités telles qu'elles se sont révélées dans cette vidéo, notamment celle de karting", a indiqué le ministère.
Emilie Roussey