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Tentative d'immolation à Paris: l'expulsion du squatteur ordonnée

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

Le sous-locataire, débouté de sa demande de délai pour quitter les lieux, occupait le studio avec trois enfants scolarisés et une épouse ne travaillant pas.

La justice a ordonné ce jeudi l'expulsion du locataire irrégulier d'une copropriétaire qui avait tenté de s'immoler en janvier devant l'Hôtel de Ville de Paris pour attirer l'attention de la mairie sur sa situation financière désespérée.

Les propriétaires, deux sœurs et un frère qui avaient hérité de leur mère, décédée en 2017, d'un appartement situé dans le quartier Saint-Michel, au cœur de la capitale, pourront faire procéder à l'expulsion du locataire dans un délai de deux mois, a tranché le tribunal judiciaire de Paris.

Le 19 janvier, l'une des deux sœurs s'était aspergée d'essence sur le parvis de l'Hôtel de Ville et avait allumé un briquet, avant d'être maîtrisée par des policiers. Elle avait été conduite à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police.

Une pétition pour faire changer la loi

Une semaine plus tôt, le frère avait témoigné sur Europe 1 de leur "situation insupportable", affirmant avoir dû "prendre des crédits pour payer certains travaux" et même reloger pendant ces derniers le locataire à leurs frais.

Une pétition de soutien appelant à faire changer la loi du 5 mars 2007 instaurant le droit au logement opposable (Dalo) qui "s'avère porter de graves préjudices pour le droit du propriétaire d'un domicile", selon ses rédacteurs, a recueilli plus de 1.000 signatures sur le site change.org.

Faibles revenus

L'occupant des lieux a expliqué au tribunal avoir bénéficié d'une sous-location de la part de l'homme qui était le locataire officiel depuis 2002 jusqu'au congé pour vendre effectif fin mai 2020. Les conditions de délivrance de ce congé sont "réunies" et le bail a donc bien pris fin à cette date, estime le tribunal.

L'ex-locataire officiel étant depuis "occupant sans droit ni titre", le tribunal ordonne son expulsion ainsi que celle de que "tous les occupants de son chef".

Le sous-locataire, débouté de sa demande de délai pour quitter les lieux, occupe le studio avec trois enfants scolarisés et une épouse ne travaillant pas.

Justifiant de faibles revenus, il a déposé une demande de logement social en 2017.

F.B. avec AFP