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Tags au Mémorial de la Shoah à Paris: une enquête ouverte pour dégradations aggravées

L'enquête a été confiée à la Sûreté territoriale de Paris au lendemain de la découverte de mains rouges taguées sur le Mur des Justes.

Une enquête a été ouverte pour dégradations aggravées après que des mains rouges ont été taguées sur le "Mur des Justes" à l'extérieur du Mémorial de la Shoah à Paris, a indiqué mercredi 15 mai le parquet de la capitale.

"L'enquête portant sur l'infraction de dégradations volontaires sur un bien classé et en raison de l'appartenance à une nation, ethnie, race ou religion, a été confiée à la Sûreté Territoriale de Paris", a précisé le ministère public.

Dans la nuit de lundi à mardi, "des individus cagoulés ont dégradé le Mur des Justes", où sont apposées des plaques listant les 3.900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, avait annoncé mardi matin le Mémorial de la Shoah, qui a déposé plainte.

Les tags représentant des mains rouges, peintes sur ce "Mur des Justes" qui se situe dans l'allée jouxtant le Mémorial, ont été effacés ensuite. Une dizaine d'autres lieux ont également été tagués dans le quartier du Marais, du "type écoles ou crèches", a indiqué mardi Ariel Weil, le maire PS de Paris Centre, secteur qui regroupe les quatre premiers arrondissements de la capitale.

Un signalement à la procureure

La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a indiqué avoir procédé au signalement à la procureure de Paris de ces actes "potentiellement constitutifs du délit d'injure publique à caractère antisémite".

Le symbole des "mains rouges" avait été au coeur d'une polémique fin avril lorsque des étudiants de Sciences-Po Paris avaient exhibé leurs paumes peintes en rouge devant l'école, comme un appel au cessez-le-feu dans la bande de Gaza selon eux. Mais plusieurs voix s'étaient élevées pour dénoncer une allusion au lynchage de deux soldats israéliens à Ramallah en 2000 par des Palestiniens.

Emmanuel Macron a dénoncé mardi soir "l'atteinte à la mémoire" des victimes de la Shoah et des Justes et promis une République "inflexible face à l'odieux antisémitisme".

Cet acte intervient sur fond de flambée des actes antisémites (+300% à 366, selon le Premier ministre Gabriel Attal). Le Grand rabbin de France Haïm Korsia a dénoncé un "odieux outrage à la mémoire de millions de personnes mortes pendant la Shoah". Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi soir devant le "Mur des Justes" à l'extérieur du Mémorial de la Shoah à Paris.

E.R. avec AFP