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Stationnement payant des deux-roues à Paris: le boom des ventes de véhicules électriques

A partir du premier septembre prochain, le stationnement devient payant pour les deux-roues motorisés dans la capitale.

C'est le carton plein. En un an, les vendeurs de deux-roues électriques ont vu leurs ventes s'envoler. Mais les motivations derrière ces achats ne sont pas toujours écologiques. Certains parisiens s'offrent ces nouveaux véhicules en raison de la mise en place, dès le 1er septembre prochain, du stationnement payant dans la capitale pour ce moyen de transport.

"Le plein moins cher, le stationnement, l'agrément de conduite... Je pense que la réglementation accélère le projet d'achat", pense Thomas, nouveau propriétaire d'un scooter électrique.

Un avis partagé par Julien Garcia, co-fondateur et directeur général du magasin "Les nouveaux scooters". Le commerçant a noté une accélération des ventes et un trafic dans sa boutique multiplié par quatre depuis deux mois. "L'objectif est clairement de pouvoir se garer gratuitement dans Paris, sans avoir à se soucier du paiement", pense-t-il.

Responsable de la concession de scooters électriques NIU Paris, Andrea constate lui aussi une augmentation des ventes dernièrement. "On a beaucoup de clients qui changent de véhicule, qui passent de l'essence à l'électrique. On avait déjà des ventes régulières avant, mais là c'est sûr que ça a monté, c'est multiplié par trois", affirme-t-il concernant sa boutique.

Une mesure qui ne fait pas l'unanimité

Mais le projet est loin de ne faire que des heureux. La fédération des motards en colère de Paris dénonce une mesure trop chère et anti-sociale. Pour son coordinateur, Jean-Marc Belotti, "c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase".

"Toutes ces mesures, soi-disant écologiques, sont des mesures d'abord anti-sociales. Il y a les zones à faible émission pour lesquelles on va interdire à des gens qui n'ont pas des véhicules neufs ou électrique de circuler dans Paris et en Île-de-France, et dans d'autres régions de France", argue-t-il au micro de BFM Paris Île-de-France.

"Ça va pénaliser énormément les usagers de deux-roues motorisés qui, pour venir travailler dans Paris, vont devoir débourser, pour certains, plus de 2000 euros par an. C'est quand même une somme très importante, et ça c'est pas admissible", estime-t-il.

"Nous avons besoin de mieux réguler l'espace public"

Invité de BFM Paris Île-de-France ce lundi matin, David Belliard, adjoint à la mairie de Paris en charge des mobilités, a défendu "une mesure d'équité entre automobilistes et usagers de motos et de scooters", même s'il dit "entendre les critiques".

"Nous avons besoin aujourd'hui de changer nos comportements. On ne peut plus circuler dans la capitale avec des deux-roue motorisés qui, effectivement, font beaucoup de bruit, qui ont un stationnement qui est souvent un stationnement gênant, notamment pour les piétons mais aussi pour les cyclistes. Bref, nous avons besoin de mieux réguler l'espace public, nous avons besoin d'aller vers des mobilités plus douces, des mobilités moins bruyantes", a-t-il déclaré.

Afin de faire sauter le pas au plus grand nombre de franciliens usagers de deux-roues, la Ville de Paris offre une subvention de 400 euros, cumulable avec le bonus écologique de l'Etat.

Olivia Asteing, Liza Peiretti, Pierre Daudies et Sarah Boumghar