Stains: une quinzaine de personnes s'introduisent dans la mairie, Action française revendique les faits

Le maire de Stains, Azzédine Taïbi, est revenu lundi soir sur cette action violente menée samedi. Il annonce avoir déposé plainte.

Une quinzaine de personnes ont envahi le jardin de la mairie de Stains et menacé des agents municipaux samedi matin, annonce Azzédine Taïbi, conseiller départemental et maire de Stains, dans un communiqué publié ce lundi soir sur les réseaux sociaux. Une plainte a été déposée.

"Une quinzaine d’individus cagoulés se sont introduits dans le jardin de la mairie, munis de mégaphones, de fumigènes et de pétards, précise le maire. Les participants sont restés une quinzaine de minutes sur la place en proférant des propos à caractère raciste et violent tels que 'La France est à nous', 'vous salissez la France', 'vous n’êtes pas intégrés à notre image'".

Des agents municipaux, présents dans les locaux, sont parvenus à faire sortir la quinzaine de participants, poursuit le maire. Précisant que ces employés sont "extrêmement choqués par de tels agissements".

L’agente d’accueil aurait reçu des menaces directes de la part d’un des participants: "c’est toi qui va dégager d’ici", rapporte le maire, toujours dans son communiqué.

"Un autre a tenté de mettre le feu à une poubelle en y plaçant un fumigène allumé", poursuit-il.

La scène s’est poursuivie à l’extérieur de la mairie. "Dans un esprit de déstabilisation et de mépris, des individus ont également recouvert l’une des plaques de rue provisoire du projet citoyen et artistique 'Place aux femmes'." Cette action, le maire l’attribue au groupuscule Action Française.

"Leur action est revendiquée puisque le logo du groupuscule d’extrême droite, Action Française, y apparaît clairement", affirme-t-il dans son communiqué. Ce que le groupe confirme lui-même dans une vidéo postée ce lundi soir sur les réseaux sociaux.

"Samedi 8 octobre, l’Action française s’est déplacée à Stains pour corriger l’opprobre d’une rue baptisée en l’honneur d’une des femmes du prophète Mahomet, et pour remettre en lumière des femmes françaises exemplaires, car elles sont légion", peut-on lire dans leur publication.

"Ces événements dramatiques sont la conséquence directe du climat menaçant qui pèse sur la municipalité depuis plusieurs semaines, regrette Azzédine Taïbi. Pour rappel, une plainte concernant 1000 tweets à caractère raciste a été déposée récemment".

Le maire a reçu de nombreux messages de soutien depuis la publication de son communiqué, et notamment du député Eric Coquerel.

Charlotte Lesage