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Seine-Saint-Denis: ouverture du procès d'un marabout accusé de multiples viols

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Thomas SAMSON / AFP

Ce marabout est accusé d'avoir abusé de son statut religieux pour violet sept femmes. Son procès est prévu jusqu'au 10 mai.

Le procès d'un marabout accusé d'avoir abusé de son statut religieux pour violer sept femmes s'est ouvert ce mercredi 24 avril devant la cour criminelle de Seine-Saint-Denis, un dossier où se confondent pratiques rituelles et prédation sexuelle.

Ali S. est également poursuivi pour une agression sexuelle et une tentative de viol sur deux autres femmes, entre 2018 et 2020. La justice lui reproche par ailleurs d'avoir escroqué ses victimes, toutes originaires d'Afrique de l'Ouest, de milliers d'euros.

"Je n'ai pas peur ou ne suis pas un menteur"

Dans le box des détenus, l'imposant trentenaire bedonnant, crâne rasé et front exhibant une tache de prière, a d'emblée maintenu ses dénégations de l'ensemble des faits qui lui sont reprochés, survenus au sein de la diaspora malienne en France.

"Je n'ai pas peur ou ne suis pas un menteur, je ne suis pas paniqué de dire ce qui est. Je n'ai violé et fait pression sur personne", a déclaré ce Malien arrivé en France en 2014, qui s'exprime en soninké au travers d'un interprète.

Les femmes voulaient soulager un pied douloureux, lever un obstacle à un mariage, tomber enceinte ou remettre un enfant dans le droit chemin. Elles ont été harcelées, menacées, pour aboutir, terrorisées, dans la chambre d'un hôtel miteux de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Le procès est prévu jusqu'au 10 mai

Le marabout abreuvait nombre d'entre elles de messages WhatsApp alternant images pornographiques et photos d'objets religieux (poulets égorgés, couteaux, sourates du Coran, coquillages...), instrumentalisant leurs croyances pour les plier à ses intarissables injonctions pécuniaires et sexuelles.

Dans la culture ouest-africaine, le marabout "est une personne puissante qui peut faire le bien comme le mal", a noté à la barre un enquêteur du commissariat de La Courneuve qui a découvert des dizaines de victimes en enquêtant sur un banal harcèlement téléphonique.

"Si une femme se fait violer, y retourne parce qu'il y a des menaces sur ses enfants, c'est parce qu'elle y croit dur comme fer", a-t-il estimé.

Ali S. encourt 15 ans de réclusion criminelle. Le procès est prévu jusqu'au 10 mai.

S. B. avec AFP