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Sciences Po Paris bloqué par des dizaines d'étudiants pro-palestiniens

Une cinquantaine d'étudiants ont campé à l'intérieur de l'école dans la nuit de jeudi 25 à vendredi 26 avril en soutien aux Palestiniens et ont été rejoints ce vendredi par d'autres étudiants.

Quelques dizaines d'étudiants mobilisés en faveur des Palestiniens ont décidé d'occuper un nouveau bâtiment de Sciences Po Paris jeudi 25 avril au soir au lendemain d'une évacuation par la police d'un autre site de l'établissement, dans le sillage des actions menées dans des universités américaines.

Après la fermeture à 21h00 des grilles du bâtiment historique de l'établissement, situé rue Saint-Guillaume, une journaliste de l'AFP a pu constater la présence d'environ 80 étudiants dans la rue, encourageant et apportant des oreillers et denrées à leurs camarades restés à l'intérieur des locaux après le vote d'une nouvelle occupation décidée lors d'une assemblée générale

"Même si Sciences Po ne veut pas, nous on est là. Pour l'honneur de la Palestine et tous ceux qu'on assassine", chantaient les étudiants rassemblés dans le calme devant le siège de la prestigieuse école.

Une nouvelle mobilisation ce vendredi

De 50 à 70 étudiants étaient susceptibles d'être présents dans ce bâtiment, selon des jeunes militants ou sympathisants du comité Palestine Sciences Po joints par l'AFP.

Le comité réclame notamment "la condamnation claire des agissements d'Israël par Sciences Po" et "la fin des collaborations" avec toutes "les institutions ou entités" complices "de l'oppression systémique du peuple palestinien". Il réclame en outre l'arrêt de "la répression des voix propalestiniennes sur le campus".

Ce vendredi 26 avril, les étudiants sont toujours présents sur place, selon une journaliste de BFMTV. Une vingtaine de personnes sont à l'extérieur, une dizaine d'autres à l'intérieur de l'établissement.

Les portes d'entrée du bâtiment sont bloquées. Il n'y a pas cours pour la journée. À 8h30, la police n'était pas présente.

Des réactions politiques se sont fait entendre ces dernières heures. Jean-Luc Mélenchon, depuis Erevan, en Arménie, s'est exprimé pour "adresser le salut le plus reconnaissant et le plus admiratif pour le travail que vous avez engagé en occupant les lieux, et puis ce matin en vous rassemblant".

"Vous êtes à cet instant, pour nous, l’honneur de notre pays (...) Vous serez bien sûr soumis à toutes sortes de pressions et de brutalités. Mais j’ai la certitude que vous y résisterez et qu’en le faisant vous encouragerez d’autres consciences, d’autres actions à se mettre en mouvement", souligne-t-il.

Rima Hassan, candidate aux élections européennes sur la liste de l’Union populaire avec la France insoumise, explique rejoindre les étudiants dans l'après-midi.

Des occupations depuis plusieurs jours

Mercredi soir, une soixantaine d'étudiants engagés en faveur de la cause palestinienne avaient occupé l'amphithéâtre extérieur d'un campus de l'école dans le 7e arrondissement.

"Après échange avec la direction de Sciences Po, la plupart ont accepté de quitter les lieux" dans la nuit, mais "un petit groupe d'étudiants a néanmoins refusé et il a été décidé que les forces de l'ordre procèdent à l'évacuation du site", a indiqué mercredi matin la direction de l'établissement dans un message à l'AFP.

Elle "regrette que les nombreuses tentatives de dialogue afin qu'ils quittent les lieux dans le calme n'aient pas permis de trouver une autre issue à cette situation".

Une dizaine de tentes avaient été installées dans la cour de ce campus mercredi soir, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

A l'arrivée de la police, "50 étudiants ont quitté d'eux-mêmes les lieux, 70 ont été évacués dans le calme à partir de 00h20", selon la préfecture de police, qui ne déplore "aucun incident".

D'autres universités se mobilisent

Cette mobilisation a été organisée par le Comité Palestine de Sciences Po. Elle s'est déroulée alors que plusieurs universités américaines sont prises dans la tourmente provoquée par le conflit à Gaza.

Selon le Comité Palestine Sciences Po, ses militants ont été "portés en dehors de l'école par plus d'une cinquantaine de membres des forces de l'ordre" et "une centaine" de policiers les "attendaient également dehors".

"Il y a un double diplôme entre Science Po et Columbia (à New York), donc on a des camarades là-bas et les étudiants communiquent entre eux", a expliqué Hicham, membre du Comité Palestine de Sciences Po. "On se place dans la même ligne que ces universités partout dans le monde.".

Jeudi encore, 150 à 200 étudiants, notamment de l'université Paris 1, ont manifesté place du Panthéon pour protester contre la venue du président Macron pour un discours sur l'Union européenne à la Sorbonne, a constaté l'AFP.

"On refuse que Macron vienne tranquillement à la Sorbonne dans un moment où il y a un génocide en Palestine", a indiqué à l'AFP Lorélia Fréjo, de l'organisation étudiante Le Poing Levé Paris 1.

A.F avec AFP