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Retraites: la justice suspend une interdiction de rassemblement nocturne à Paris

Des CRS interviennent devant les manifestants lors d'une manifestation sur la place de la Concorde, à Paris, le 16 mars 2023.

Des CRS interviennent devant les manifestants lors d'une manifestation sur la place de la Concorde, à Paris, le 16 mars 2023. - THOMAS SAMSON / AFP

Le préfet de police, Laurent Nunez, avait pris un arrêté le 24 mars dernier interdisant tout rassemblement dans un vaste périmètre de la capitale. Il a été suspendu par la justice ce samedi.

Le tribunal administratif de Paris a annulé samedi un arrêté du préfet de police interdisant des rassemblements, jugeant qu'il portait atteinte à la liberté de manifester, selon l'ordonnance du juge des référés consultée par l'AFP.

Saisi en urgence par plusieurs organisations dont la Ligue des droits de l'homme (LDH), le Syndicat des avocats de France (SAF) et Solidaires, le tribunal a estimé que l'interdiction générale de manifester dans plusieurs secteurs de Paris n'était "ni nécessaire ni proportionnée à la préservation de l'ordre public".

Des interdictions jugées "disproportionnées"

L'arrêté du préfet de police Laurent Nuñez visé, publié vendredi dernier, interdisait de manifester entre samedi à 17h et dimanche à 3h du matin dans plusieurs secteurs de Paris, proches de lieux de pouvoir ou ayant été ces dernières semaines le lieu d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.

Il interdisait également, aux abords et au sein des manifestations, le port d'engins pyrotechniques, de substances dangereuses ou "d'équipements de protection destinés à mettre en échec" le maintien de l'ordre.

Le tribunal administratif a jugé ces deux interdictions disproportionnées, soulignant que plusieurs manifestations déclarées samedi à Paris se sont déroulées sans heurts.

Des arrêtés pris "en catimini"

La LDH, le SAF et le Syndicat de la magistrature reprochaient à la préfecture de police d'avoir pris "en catimini", "sans que personne n'en soit informé", des arrêtés quotidiens interdisant les rassemblements dans une grande partie du centre de la capitale.

Celui interdisant les "rassemblements non déclarés" entre lundi dernier 17h et mardi 3h a par exemple été publié à 17h30. "Pourquoi ne pas faire connaître et rendre clairement lisibles les arrêtés si le but est que les gens ne manifestent pas ?", s'était interrogé le SAF.

J.V. avec AFP