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Retraites: des agents de la mairie de Paris déversent des cadavres de rats devant l'hôtel de ville

À travers cette action, les dératiseurs, en grève, demandent un statut qui protège davantage leur profession et une reconnaissance de la pénibilité qu'elle génère.

Des cadavres de rats ont été déversés au pied de la mairie de Paris par les dératiseurs de la ville ce mercredi matin. Ces derniers, en grève reconductible, demandent une reconnaissance de l'insalubrité de leur métier et du changement dans le déroulement des carrières des agents.

"On aimerait être aligné sur les éboueurs et sur les égoutiers, et encore plus maintenant avec la réforme des retraites", affirme Rabah Brahim, représentant CGT à la ville de Paris, au micro de BFM TV.

"On est exposé sur la désinfection post-mortem"

Les dératiseurs aimeraient "davantage de moyens humains et financiers". "On est un service qui a perdu 60 agents en dix ans", déplore l'intéressé.

Leurs missions ne se résument pas à la dératisation. "On est exposé sur la désinfection post-mortem", continue Rabah Brahim, qui déclare avoir "entamé des négociations post-Covid".

Mais depuis, "il n'y a plus de son ni d'image de la DRH pour continuer ces négociations. On est capable d'assurer la dératisation, mais il a été privilégié le côté expertise plutôt que d'être sur le terrain. Sur le terrain, on est priorisé sur les espaces verts et la petite enfance. L'hôtel de ville a été traité par une société privée".

"Un métier pénible dont on ne parle jamais"

Le conseiller de Paris du 18ème arrondissement, Rudolph Granier, est venu les rencontrer. Le groupe Changer Paris, présidé par Rachida Dati, a estime que le fait que la maire de Paris ne "les reçoive pas" comme la "vision du dialogue social de la Ville". 

En début d'après-midi, une délégation d'agents a pourtant été reçue par Anne Souyris, adjointe écologiste à la maire de Paris en charge de la santé publique.

"La réalité, c'est que c'est un métier pénible dont on ne parle jamais. En ce moment, on fait plein feu sur la question des éboueurs, des détritus et des rats qui apparaissent avec les détritus. C'était important que je les reçoive", reconnaît-elle au micro de BFM Paris Île-de-France.

Les agents dératiseurs sont rattachés au département Faune et Action de Salubrité de la ville de Paris (DFAS), qui est chargé de coordonner la lutte contre les rongeurs à Paris.

Dératiseur, un métier pas considéré comme pénible

"On a regardé leur situation, il faut un statut qui les protège mieux, comme les égoutiers et les éboueurs. Et faire en sorte que leurs visites médicales soient mieux-disantes. Il faut un statut qui leur permet d'être mieux considéré. Le statut des égoutiers et des éboueurs permet de partir à la retraite avant, c'est considéré comme un travail pénible, ce qui n'est pas le cas dans leur catégorisation actuelle", détaille Anne Souyris.

Cela veut aussi dire "une meilleure rémunération". "Cette pénibilité doit être mieux reconnue, poursuit-elle. Je pense qu'elle l'est en partie, mais pas suffisamment à la ville de Paris. J'estime essentiel de recevoir les agents quand il y a un préavis de grève, mais je regrette de ne pas avoir été avertie avant le préavis pour résoudre préalablement les choses."

"C'est suffisamment important pour répondre avant. La situation doit changer", conclut l'adjointe écologiste à la maire de Paris en charge de la santé publique. 

Camille Bluteau