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Refus d'obtempérer à Nanterre: l'avocate de la famille du mineur tué veut délocaliser l'affaire

Un jeune homme de 17 ans a été tué ce mardi par balle par un policier, après un refus d'obtempérer. Le policier qui a tiré a été placé en garde à vue pour homicide volontaire. Les conseils de la famille de la victime demandent le dépaysement de l'affaire, affirmant que le parquet de Nanterre ne peut être objectif.

"On a affaire à une exécution". Un jeune homme de 17 ans, est mort ce mardi matin, à Nanterre (Hauts-de-Seine), après un refus d'obtempérer, touché à la poitrine par une balle d'un policier. Ce dernier a été placé en fin de journée en garde à vue pour "homicide volontaire" par le parquet de Nanterre.

Les avocats de la famille de la victime ont annoncé, sur BFMTV, avoir déposé trois plaintes: l'une pour "homicide volontaire" à l'encontre du policier qui a tiré, une autre pour "complicité d'homicide volontaire" contre le deuxième fonctionnaire sur les lieux, et une pour "faux en écriture publique".

"On a un acte volontaire, avec une intention meurtrière"

Alors qu'une vidéo de l'incident circule, qui semble discréditer la version des policiers, qui plaident la légitime défense face à un conducteur qui leur fonçait dessus, Jennifer Cambla, d'un des trois conseils de la famille du jeune homme, a balayé ces arguments.

"On voit très bien que les deux policiers ne sont pas en danger (...) Au regard de la loi, rien qui justifiait cela (...) C'était totalement disproportionné. On a un acte volontaire, avec une intention meurtrière", a-t-elle fustigé, au micro de BFMTV.

Dans cette affaire, deux enquêtes ont été ouvertes: la première pour homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique confiée à l'inspection générale de la Police nationale (IGPN). La seconde enquête a elle été ouverte par le parquet de Nanterre pour refus d'obtempérer et tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique.

Demande de dépaysement de l'affaire

L'avocate a ainsi expliqué pourquoi elle avait demandé, avec ses confrères, le dépaysement de l'affaire, actuellement traitée par le parquet de Nanterre.

"Le parquet de Nanterre, sur les dires des policiers, s'est permis d'ouvrir une enquête à l'encontre d'un mort. On ne peut pas actionner l'action publique à l'encontre d'un mort. Est-ce qu'on peut lui faire confiance?", s'est-elle interrogée.

"On n'est pas tout à fait sûrs de pouvoir faire confiance au parquet de Nanterre pour mener à bien cette enquête", a-t-elle ajouté. "Une autopsie et des examens complémentaires notamment en matière de toxicologie ont été ordonnés et doivent être réalisés" ce mercredi, a précisé le parquet de Nanterre.

Fanny Rocher