BFM Paris Île-de-France
Paris Île-de-France

Réchauffement climatique: la mairie de Paris lance un Giec parisien

Pour lutter contre le réchauffement climatique, Paris veut lancer son Giec local, sur le modèle du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat mis en place à l'initiative de l'ONU.

Un "GIEC Paris", le ruisseau de la Bièvre en partie mise au jour, un opérateur de compensation carbone, une Académie du climat: la mairie de Paris accélère sa stratégie de lutte contre le réchauffement climatique, cinq ans après la signature des accords de Paris.

"Nous sommes convaincus que c'est par l'action très concrète, à l'échelle locale qu'on fait bouger et qu'on trouve des solutions pour réduire l'élévation de la température", a plaidé vendredi la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, au cours d'un forum sur le climat à Paris. "Il faut aller beaucoup plus vite, transformer l'économie...", a insisté l'édile.

Du Giec de l'ONU au Giec parisien

Ainsi, la Ville de Paris va lancer son Giec, "une instance scientifique qui va regrouper experts en sciences sociales et chercheurs indépendants, de très haut niveau. Jean Jouzel [climatologue français et proche d'Anne Hidalgo] participera à sa création et à la définition de sa composition", a annoncé auprès de l'AFP l'adjoint (EELV) chargé du Plan Climat, Dan Lert, évoquant un "GIEC Paris" inspiré, à l'échelle de la capitale, du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat mis en place à l'initiative de l'ONU.

Cette instance, qui pourra être saisi "par les élus, les associations, citoyens", "permettra d'éclairer les décisions de la Ville de Paris", "produira des connaissances inter-disciplinaires sur le changement climatique localement", "analysera les impacts sociaux du changement climatique", a précisé M. Lert.

"Quels sont les quartiers de la capitale qui sont les plus impactés par le réchauffement climatique?", "quelles sont les rues à végétaliser en priorité?", sont autant de questions auxquelles le Giec devra répondre.

"La France a du retard, il faut accélérer"

D'autres annonces ont été faites par la mairie de Paris, telle que la création d'un "opérateur de compensation carbone" sur le modèle de La Rochelle. Concrètement, "je suis Parisien et demain je dois prendre l'avion. Je pourrai grâce à cet opérateur de la Ville compenser les émissions causées par mon voyage en finançant des projets bas-carbone à Paris, ou dans le bassin parisien", suggère un cadre de la mairie.

L'Hôtel de Ville a également décidé de mettre en place une nouvelle "stratégie d'adaptation" face aux événements climatiques extrêmes en assurant une "végétalisation" de la Ville, en réouvrant un tronçon de la Bièvre (un ruisseau enterré il y a plus d'un siècle) au cours du mandat, ou encore en multipliant les parcours ombragés" dans les rues de la ville.

En outre, "nous allons lancer un plan solaire avec installation de panneaux sur nos bâtiments publics (écoles, collèges, équipement sportifs et stades)", a ajouté Dan Lert.

Cinq ans apèrs les Accords de Paris

Ces annonces surviennent à la veille du cinquième anniversaire des Accords de Paris, dans lesquels les pays s'engageaient à réduire les émissions de gaz à effet de serre, rester sous la barre des degrés, si possibles 1,5° C.

Or, "la France a un retard net sur sa trajectoire: en 2019, la température moyenne du globe est déjà à +1° et à Paris elle est à +2,2 par rapport à 1880. Il faut accélérer !", insiste l'élu.

Juliette Mitoyen avec AFP Journaliste BFM Régions