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RATP: rassemblement de soutien à Paris pour un syndicaliste CGT convoqué en conseil de discipline

La RATP (image d'illustration).

La RATP (image d'illustration). - -

Près de 200 personnes se sont rassemblées pour soutenir le salarié, accusé de harcèlement moral. L'intéressé nie les accusations et dénonce en outre des faits de violences sexuelles au sein de l'entreprise.

Quelque 200 personnes, rassemblées à l'appel de la CGT-RATP, sont venues ce lundi à Paris soutenir un élu de ce syndicat convoqué en conseil de discipline par la direction de la régie et menacé de sanction, a constaté une journaliste de l'Agence France-Presse (AFP).

"Soutien à Ahmed Berrahal, syndicaliste CGT menacé de licenciement pour avoir dénoncé les violences sexuelles et sexistes à la RATP", proclamait une banderole accrochée avec des drapeaux CGT-RATP sur le bâtiment où était convoqué cet agent du réseau autobus. "Pas touche à mon référent harcèlement" ou "Tous Ahmed", disaient des pancartes.

Élu du personnel en Seine-Saint-Denis, Ahmed Berrahal avait déjà été convoqué en conseil de discipline en juin 2020 pour des faits survenus pendant la grève contre la réforme des retraites de l'hiver précédent. Le syndicaliste avait été sanctionné par deux mois de mise à pied.

Des comportements "potentiellement graves"

Cette fois-ci, "l'entreprise a été saisie par un salarié s'estimant victime de faits de harcèlement moral de la part de M. Berrahal", a indiqué la direction de la RATP à l'AFP. La régie "a donc, conformément aux textes légaux et internes en vigueur", mené "une enquête", dont les "conclusions" ont conduit à cette "procédure disciplinaire", a-t-elle ajouté. "Les comportements et agissements visés sont potentiellement graves", a souligné la direction, qui "réfute toute allégation d'acharnement" contre l'élu CGT.

Ahmed Berrahal balaie de son côté ces accusations. La direction "sait que je n'ai pas harcelé moralement la personne. Je ne lui aurais pas serré la main pendant la grève en 2019. Et on m'accuse d'avoir signalé pendant le confinement des bus pas propres en appelant le numéro d'astreinte" quand ce salarié était justement d'astreinte, a déclaré à l'AFP le syndicaliste, qui avait aussi envoyé "un mail à la direction" à l'été 2020 pour l'avertir qu'une agente avait déposé "une main courante" après des "gestes déplacés" du salarié concerné.

"À la RATP de régler le problème"

"Moi, je suis là pour rapporter des faits. À la RATP de gérer le problème et pas de m'accuser de harcèlement moral. Une femme qui dénonce dans une main courante, il faut prendre ça au sérieux", a-t-il poursuivi.

Pour le soutenir, des militants FO et Solidaires de la RATP avaient fait le déplacement, comme des cheminots de SUD-Rail, des CGT Monoprix ou TUI France, le collectif féministe Du Pain et des Roses, ainsi que des personnalités politiques.

F.B. avec AFP