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Prix du pass Navigo: le nouvel ultimatum de Pécresse pour trouver 750 millions d'euros en sept jours

Valérie Pécresse

Valérie Pécresse - DENIS CHARLET © 2019 AFP

La présidente d'Île-de-France mobilités s'est lancée dans un nouveau bras de fer avec l'État afin de débloquer 750 millions d'euros pour éviter la flambée du prix du Navigo.

Il reste tout juste une semaine avant que le conseil d'administration d'Île-de-France mobilités ne vote, le 7 décembre, une flambée du prix du Navigo à 90 euros par mois. Dans un entretien accordé au Parisien, la présidente de la région, Valérie Pécresse, souligne être "dans une impasse".

Une situation bloquée

Celle qui est aussi à la tête d'Île-de-France mobilités lance un nouvel ultimatum à l'État demandant d'obtenir les 750 millions d'euros manquants permettant de boucler le budget sans en faire peser la charge sur les usagers des transports franciliens.

Ce trou abyssal dans les recettes d'Île-de-France mobilités est lié à l'augmentation des prix de l'énergie, dont les transports en commun sont très gourmands, mais aussi aux pertes de recettes liées à la crise du Covid avec des passagers moins nombreux.

"J’investis des milliards d’euros chaque année pour moderniser le réseau. Mais je ne peux pas cramer la caisse", lance Valérie Pécresse dans les colonnes du Parisien en demandant à nouveau que l'État débloque la situation.

La présidente de la région s'agace de l'absence d'avancée sur sa proposition d'augmenter le versement mobilités des entreprises pour obtenir des financements supplémentaires et limiter ainsi la hausse du pass Navigo pour les usagers.

Cette mesure ne peut être prise que par un vote du Parlement et donc, un soutien au préalable du gouvernement. Valérie Pécresse rappelle qu'en 2020, le Premier ministre de l'époque, Édouard Philippe, avait reconnu dans un courrier la nécessité pour Île-de-France mobilités de trouver des recettes fiscales supplémentaires.

La même année, la présidente de la région avait entamé un bras de fer face aux pertes engendrées par la crise sanitaire en arrêtant les paiements à la SNCF et à la RATP. Ce coup de colère avait débouché sur un "plan de sauvetage des transports" avec une avance remboursable à taux zéro sur deux ans et une compensation des pertes du versement mobilité.

Le Navigo à 80 ou 90 euros

Si les usagers franciliens ont traversé la crise du Covid sans voir d'augmentation des tarifs du Navigo et des tickets, la crise énergétique et la fréquentation qui reste plus faible que la normale font peser ces importants surcoûts.

Au-delà du manque à gagner pour le budget 2022, Île-de-France mobilités souligne que les surcoûts d'exploitation vont atteindre les 950 millions d'euros en 2023 en raison des prix de l'énergie.

Le pass Navigo verra donc son prix augmenter l'an prochain même si l'État permet le bouclage du budget 2022. Les usagers devront débourser 80 euros par mois contre 75,20 euros depuis cinq ans.

Le ticket de métro doit lui aussi voir son prix grimper jusqu'à 2,30 euros l'unité contre 1,90 euro actuellement.

Invité de RMC ce lundi, Clément Baune, le ministre délégué aux Transports, a affirmé que "la discussion [...] est encore en cours" avec la région pour éviter "des augmentations de 25 ou 30%" des tarifs en Île-de-France.

Amaury Tremblay