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Présidentielle: de la Sorbonne à Sciences Po, des universités parisiennes bloquées par des étudiants

Des dizaines d'étudiants ont décidé d'occuper leur université pour protester contre l'affiche opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle.

Le mouvement enfle dans les universités parisiennes. Ce jeudi, des dizaines d'étudiants ont bloqué leur faculté, aussi bien au bâtiment du 27 rue Saint-Guillaume à Sciences Po qu'à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

"Ni Macron ni Le Pen"

Les étudiants, qui ont adopté le slogan "ni Macron ni Le Pen", protestent contre le match opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle.

"Emmanuel Macron et Marine Le Pen négligent nos préoccupations sociales, écologiques, féministes et anti-racistes. Nous ne pouvons et ne voulons pas subir cinq nouvelles années de libéralisme débridé ou de nationalisme autoritaire", ont affirmé, dans un communiqué, les étudiants de Sciences Po bloquant leur bâtiment.

Au sein de la Sorbonne occupée, les étudiants devaient tenir une nouvelle assemblée générale ce jeudi après-midi. Des centaines d'autres étudiants voulant les rejoindre en ont été empêchés par les forces de l'ordre, dépêchées sur place.

"C'est un peu le chaos. Depuis ce midi, la préfecture de police a décidé de mettre en place un siège autour de la Sorbonne. Plus personne ne peut entrer, plus personne ne peut sortir. (...) La Sorbonne est barricadée. Il y a des étudiants qui sont à l'intérieur qui ne peuvent plus sortir et qui ne peuvent plus non plus être ravitaillés", raconte sur le plateau de BFM Paris Île-de-France, Josselin Hazo, étudiant à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et rédacteur en chef du média étudiant printmedia.fr.

Dans la journée, quelques échauffourées ont été recensées, certains occupants de l'université jetant du matériel universitaire sur les agents de police. Ceux-ci ont alors répliqué en envoyant du gaz lacrymogène, permettant de faire reculer la vaste foule présente à l'extérieur de l'université. Des dégradations ont également été constatées au sein du bâtiment occupé.

"C'est de la peinture, c'est des vitres cassées, c'est des tags", précise Josselin Hazo.

Des cours passés en distanciel

Les étudiants occupant les lieux souhaitent l'élargissement de la mobilisation à d'autres établissements. Des rassemblements additionnels sont prévus dans les prochains jours tandis que des appels à élargir le mouvement à d'autres facultés ont été publiés sur les réseaux sociaux.

Selon certains étudiants interrogés par BFM Paris Île-de-France, d'autres établissements comme l'ENS Ulm sont déjà bloqués ou fermés administrativement.

Conséquence de ces blocages, des cours ont été annulés ce jeudi ou basculés à distance. C'est notamment le choix fait ce jeudi par Sciences Po pour les cours se déroulant au bâtiment du 27 rue Saint-Guillaume, dans le 7e arrondissement de Paris.

Des manifestations jusqu'au second tour?

Une partie des enseignements a également été remise en distanciel à la Sorbonne, sur plusieurs campus dont celui de Tolbiac et du Panthéon. Une situation que regrettent certains étudiants dont Josselin Hazo, à deux semaines du début des partiels.

"On a vécu deux ans de pandémie. On a eu les grèves puis le Covid, ça a été terrible. On s'est pas vu et là, on nous prive à nouveau de ce droit de se voir, d'être en cours, de parler," déplore l'étudiant en troisième année.

Le mouvement de blocage pourrait être amené à durer à la Sorbonne et ailleurs. Selon Josselin Hazo, les meneurs du blocage ont appelé à l'occupation de l'université au moins jusqu'au second tour de l'élection présidentielle prévu le 24 avril.

Gauthier Hartmann et Patrick Urban