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Piétonnisation, végétalisation... À Paris, le marché aux fleurs de la Cité et ses abords rénovés dès 2025

Le projet de rénovation du marché aux fleurs de la Cité à Paris.

Le projet de rénovation du marché aux fleurs de la Cité à Paris. - mairie de Paris

La ville de Paris vient de présenter, ce mardi 26 mars, son projet de rénovation du marché aux fleurs. Les abords doivent être piétonnisés et davantage végétalisés avec le retrait des places de parking. Les travaux débuteront après les Jeux en 2025.

C'est un havre de verdure "empoussiéré" au cœur de Paris: l'antique marché aux fleurs de l'île de la Cité va être enfin rénové d'ici 2028, a annoncé ce mardi 26 mars la mairie, qui espère convaincre la préfecture de police de piétonniser ses allées.

Palissades, grilles ou clôtures peu harmonieuses, extensions asymétriques et une impression d'anarchie générale... Dans le berceau de la capitale, le marché aux fleurs construit dans les années 1920 offre l'image paradoxale d'un site très surveillé -préfecture et tribunal de commerce l'entourent, l'hôtel de ville est à deux pas- et pourtant délaissé.

Les 15 fleuristes "pourront rester" pendant les travaux

La majorité de gauche de la maire Anne Hidalgo évoque la rénovation du site, rebaptisé Elizabeth II depuis la visite de la souveraine en 2014, depuis de nombreuses années. "On a tranché", s'est réjoui l'adjoint (PCF) au commerce Nicolas Bonnet-Oulaldj lors d'un point presse.

Dans l'immédiat, la mairie va détruire, dans les jours qui viennent, trois cabanes situées sur le quai, sans valeur puisque "construites dans les années 1990", a indiqué Ariel Weil, maire (PS) de Paris Centre.

Les six halles formant trois passages couverts vont être ensuite rénovées tour à tour du second semestre 2025 à 2028, "quasiment à l'identique", a précisé le premier adjoint Emmanuel Grégoire.

"On va faire ça en phasage. De façon à ce que l'on puisse toujours avoir de l'activité le temps que l'on rénove les halles historiques", a ajouté le premier adjoint au micro de BFM Paris Île-de-France.

Les 15 fleuristes encore présents "pourront rester" pendant les travaux, évalués à 8 millions d'euros, et à leur issue, a indiqué Nicolas Bonnet-Oulaldj, qui évoque l'installation éventuelle d'un café ou lieu de restauration.

Les commerçants contre l'idée d'un café

Une possibilité de ce nouveau type de commerce qui ne plaît pas aux fleuristes interrogés par BFM Paris Île-de-France qui souhaitent qu'il "reste avant tout un marché aux fleurs".

"C'est un joli projet que de garder ce marché aux fleurs. Les Parisiens y sont très attachés", a commenté Mélissandre Somenzi-Girandin, troisième génération de fleuristes présents sur le marché auprès de BFM Paris Île-de-France.

Les commerçants veilleront à l'aménagement de leur local. "Il faut que ce soit assez fonctionnel pour que l'on puisse travailler. On aimerait garder une partie de notre réserve", espère Mélissandre Somenzi-Girardin.

Les commerçants devront cependant, a indiqué Ariel Weil, renoncer aux pièces fermées construites sous la verrière centrale, "au milieu des halles", afin que celles-ci retrouvent leur beauté d'antan.

"Ce sera un aménagement de boutique qui respecte ce patrimoine", explique Ariel Weil au micro de BFM Paris Île-de-France. "Dans l'allée, on voit bien qu'il y a eu des adjonctions, un peu de bricolage. Il s'agit de tout remettre au propre", poursuit le maire de Paris Centre.

La verrière centrale sera remise en état pour permettre une meilleure luminosité. "Ça va nous supprimer une surface énorme", redoute Chantal Somenzi, 74 ans, présente sur le marché depuis 1977.

"Ils ne perdront pas de mètre carré", leur a promis Ariel Weil, qui entend compenser avec les emplacements libres et les allées piétonnisées.

"Un bras de fer" à venir avec la préfecture de police?

C'est l'autre sujet pour la mairie: convaincre la préfecture de police de fermer à la circulation, et donc d'enlever les places de stationnement, des deux voies situées entre les pavillons.

"C'est en discussion avec la préfecture de police", précise Nicolas Bonnet-Oulaldj au micro de BFM Paris Île-de-France.

Et de poursuivre: "Ça n'empêche pas de desservir la préfecture (qui se trouve aux abords du marché, NDLR). Ça peut être des voies de dessertes. Mais pour nous le premier sujet, c'est que vous avez deux emplacements de stationnement de chaque côté qui privent des espaces pour les commerçants. Je suis pour dire qu'il faut garder un espace piéton au milieu et permettre la livraison, l'accès à la préfecture. Mais aussi gagner de l'espace pour les commerçants." 

"Ce n'est pas encore fait", reconnaît Ariel Weil qui anticipe un "bras de fer".

Nicolas Dumas avec Alicia Foricher avec AFP