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Paris: une manifestation contre l'implantation d'usagers de crack en Seine-Saint-Denis

Une manifestante tient une pancarte montrant une caricature du futur logo des Jeux olympiques de Paris 2024, alors qu'elle participe à une manifestation contre l'insécurité liée au crack à Paris, le 2 octobre 2021.

Une manifestante tient une pancarte montrant une caricature du futur logo des Jeux olympiques de Paris 2024, alors qu'elle participe à une manifestation contre l'insécurité liée au crack à Paris, le 2 octobre 2021. - THOMAS COEX / AFP

Les maires de Pantin et d'Aubervilliers se sont également rendus avec d'autres élus, à Matignon pour remettre à un gendarme envoyé par les services du Premier ministre une lettre signée par des habitants.

Une soixantaine de personnes ont délocalisé au centre de Paris la manifestation hebdomadaire anti-crack des Quatre-Chemins en Seine-Saint-Denis pour demander aux autorités d'agir face aux conséquences de l'implantation d'usagers de crack à proximité de leur quartier.

"Darmanin on est là, pas de crack aux Quatre-Chemins", ont scandé des manifestants, rassemblés place Vauban, dans le VIIè arrondissement de la capitale.

Une prise en charge médicale

Plusieurs habitants se sont succédé au micro pour décrire les conséquences de l'implantation récente d'usagers de crack à proximité des Quatre-Chemins, quartier populaire de Seine-Saint-Denis à cheval sur les communes d'Aubervilliers et de Pantin.

"C'est un quartier où il y a des familles en difficulté et depuis quelques années des vendeurs de cigarettes à la sauvette, plus le trafic de shit...", énumère auprès de l'AFP Epanya Augustin, habitante des Quatre-Chemins. "S'ajoute à ça ce fameux campement de malades du crack", se désole-t-elle.

Après leur prise de parole, Karine Franclet, maire UDI d'Aubervilliers et Bertrand Kern, maire PS de Pantin se sont rendus avec d'autres élus du département à proximité de Matignon pour remettre à un gendarme envoyé par les services du Premier ministre une lettre signée par des habitants.

"Nous demandons que ces personnes consommatrices de crack fassent l'objet d'une prise en charge médicale, sanitaire et sociale", écrivent-ils.

Aucune solution concrète

De son côté, un habitant de 37 ans qui a grandi dans le quartier redoute une montée des tensions entre habitants et toxicomanes. "Ils vont toucher à la mère de quelqu'un et ça va finir en carnage. J'ai peur de ça", confie-t-il, souhaitant rester anonyme.

Le 24 septembre, une cinquantaine d'accros au crack, dérivé fumable, bon marché et très addictif de la cocaïne, principalement des hommes, ont été expulsés du quartier des jardins d'Éole, un haut lieu de la consommation de crack du nord-est de la capitale.

Bien qu'installés dans un square situé de l'autre côté du périphérique dans le XIXe arrondissement, les usagers de crack errent parfois aux Quatre-Chemins, suscitant la crainte de certains habitants. Depuis, aucune solution concrète n'a été trouvée.

Les habitants reprendront mercredi 20 octobre leur manifestation devant le mur, érigé sur ordre de la préfecture de police de Paris et censé éviter le passage vers la banlieue des usagers de crack, et surnommé "mur de la honte" par les habitants.

M.L. avec AFP