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Paris: une école mobilisée contre l'expulsion programmée de Fatimate

À Paris ce lundi, une école mobilisée contre l'expulsion programmée de Fatimate.

À Paris ce lundi, une école mobilisée contre l'expulsion programmée de Fatimate. - BFM Paris

À Paris, une centaine de personnes se sont rassemblées ce lundi pour dénoncer la procédure d'expulsion d'une jeune écolière ivorienne.

Une centaine de militants, d'enseignants et d'élus se sont rassemblés ce lundi devant une école parisienne pour dénoncer la procédure d'expulsion visant une écolière ivoirienne de CM2, Fatimate, et ses parents demandeurs d'asile, victimes selon eux de l'"absurdité" des textes européens.

L'enfant de 10 ans, scolarisée depuis octobre dans l'école Fernand-Labori dans le 18ème arrondissement de Paris, fait l'objet depuis quelques semaines d'un arrêté de transfert vers l'Italie. Parce que ses parents y avaient d'abord sollicité le statut de réfugié avant de demander l'asile en France, ils en dépendent administrativement en vertu du règlement européen de "Dublin".

"On fait bloc"

Sauf annulation de cette décision par le tribunal administratif de Paris, où les parents ont déposé un recours, l'expulsion pourrait être exécutée jeudi.

"On fait bloc, parce que c'est inhumain comme situation. Elle est bien à l'école, en quatre mois elle a fait de très grands progrès. Elle est lancée et une expulsion briserait tout ça", s'est indigné Renaud Heinich, son instituteur, à l'origine de la mobilisation qui fédère désormais de nombreux élus.

"Elle a eu la force de demander de l'aide", poursuit-il sous la banderole "Non à l'expulsion de nos élèves", affichée sur l'établissement. "Un soir en sortant de l'école, elle m'a arrêté et m'a dit: "Mes parents ont reçu une lettre de la police disant qu'on doit aller en Italie+", se souvient l'enseignant.

"Elle préférait rester ici"

"Elle nous a dit qu'elle préférait rester ici seule plutôt que de partir en Italie. Elle se sent à l'aise ici, on parle français, pas italien", explique à l'AFP le père de Fatimate, Ibrahim Sangare, qui redoute d'être renvoyé en Côte d'Ivoire, qu'il affirme avoir fui pour que sa fille échappe à l'excision.

Il assure garder "espoir", surtout grâce à la détermination de sa fille: "On met plus d'une heure pour venir à l'école, mais elle ne s'est jamais découragée. Elle se réveille à 6H00 pour nous dire de l'emmener", explique-t-il.

De nombreux élus s'emparent du sujet

Face à l'imminence de l'expulsion, de nombreux élus ont écrit à la préfecture de police de Paris ou encore au ministère de l'Intérieur, pour demander une annulation de la mesure.

Cette affaire montre "l'absurdité de ces règlements qui ne tiennent pas compte de la vie des gens", a dénoncé sur place Ian Brossat, élu du 18ème arrondissement et adjoint de la maire de Paris en charge de l'accueil des réfugiés.

La communauté éducative de l'école, elle, assure qu'elle fera "tout ce qui est possible" pour conserver son écolière.

A.F avec AFP