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Paris: un collectif d'habitants veut pouvoir choisir ses commerçants

Le collectif Hyper Voisins, dans le 14e arrondissement de Paris, aimerait racheter des locaux commerciaux pour en faire des magains de proximité qui seraient plus utiles aux habitants.

Avoir le choix entre une banque et une quincaillerie, ou bien racheter une agence immobilière pour en faire un cabinet médical: c'est ce que demande le collectif Hyper Voisins.

Cette association de riverains du 14e arrondissement de Paris estime que le quartier, qui regroupe une cinquantaine de rues, est saturé par des commerces qui ne sont pas utiles au quotidien. Des commerces comme les dark stores, des espaces dédiés aux livraisons, qui nuisent entre autres aux commerces de proximité.

Les habitants voudraient aussi lutter contre l'implantation de banques ou d'agences immobilières, qu'ils trouvent trop nombreuses dans le quartier.

"On ne fabrique pas de la convivialité avec des agences immobilières," lance Patrick Bernard, président du collectif, à BFM Paris.

Pour y remédier, le collectif voudrait créer un fonds qui permettrait à des associations de racheter des locaux commerciaux afin d'en faire des magasins plus utiles au quotidien des habitants. Un système qui existe déjà dans d'autres pays, comme aux Pays-Bas, par exemple.

"Se réapproprier l'espace public"

Pour connaître l'avis et les besoins des habitants, le collectif a fait circuler un formulaire. "C'est extrêmement intéressant de pouvoir nourrir une réflexion urbaine comme cela, de savoir si les habitants souhaitent tel type de commerce plutôt qu'un autre," affirme Patrick Bernard.

"C'est une bonne chose que les habitants du quartier puissent se réapproprier l'espace public et décider de ce qu'ils ont envie que les choses deviennent," déclare une habitante du 14e arrondissement à BFM Paris.

Pour le moment, le collectif aimerait voir la création d'une maison de santé dans le quartier. Un projet en cours, mais difficile à accomplir, car "dès qu'il y a un bail libre, c'est rarement des commerces propices à créer du lien qui s'installent," déplore Patrick Bernard au Parisien.

Sur le long terme, le collectif aimerait mettre en place une sorte de taxe, qui pénaliserait les commerces portant préjudice au quartier.

Des voisins qui "disent bonjour cinquante fois par jour"

Le collectif est loin d'en être à son premier projet. Patrick Bernard l'a fondé en 2017 et le décrit sur les réseaux sociaux comme ayant l'objectif de "Transformer des voisins qui disent bonjour cinq fois par jour en Hyper Voisins qui disent bonjour cinquante fois par jour."

Le collectif organise régulièrement des évènements et initiatives autour de la vie du quartier. En décembre 2020, il avait déjà fait parler de lui en organisant une collecte de plus de 1000 pâtisseries pour les personnes hébergés par la fondation Emmaüs.

Ella Jelidi, Bettina de Guglielmo et Laurène Rocheteau