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"Paris sans voiture": Île-de-France Mobilités hostile à la gratuité des transports pendant les JO

Le métro parisien (illustration).

Le métro parisien (illustration). - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

L'établissement public piloté par Valérie Pécresse, qui vient de signer un accord de financement "historique" avec l'État, rejette le vœu émis par les élus écologistes du conseil de Paris.

"Ambitieux" pour les uns, "irréaliste" pour les autres: le vœu que les élus écologistes s'apprêtent à soumettre au conseil de Paris ne laisse personne indifférent depuis mercredi soir.

Pour des raisons de mobilité et d'environnement, ils proposent d'organiser un "Paris sans voiture", avec 10% de déplacements à vélo et des transports en commun accessibles gratuitement, tout au long des Jeux olympiques et paralympiques. Soit une période de six semaines.

"On ne peut pas à nouveau retourner à la négociation"

Ces mesures ne manqueront pas d'alimenter les débats lors de la prochaine session du conseil de Paris, entre le 3 et le 6 octobre. Si David Belliard en défend le bien-fondé, il a été tancé par Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d'Anne Hidalgo, en conférence de presse ce jeudi. Sans surprise, le groupe écologiste a également essuyé des flèches décochées par la droite.

Jusqu'à ce jeudi soir, Île-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité régulatrice des transports en commun franciliens, n'avait pas réagi à cet ensemble de propositions. Elle a finalement manifesté auprès de BFM Paris Île-de-France son hostilité au volet qui la concerne: la gratuité des transports en commun pendant les Jeux olympiques et paralympiques.

"On ne peut pas à nouveau retourner à la négociation", répond succinctement l'établissement public piloté par Valérie, également présidente de la région Île-de-France.

Une citation à replacer dans le contexte d'une semaine chargée pour IDFM. Mardi matin, au cours d'une conférence de presse, Valérie Pécresse et Clément Beaune ont scellé un accord -qu'ils qualifient d'"historique"- pour assurer le financement des transports en commun sur la période 2024-2031.

Outre une augmentation du prix mensuel du pass Navigo, ce plan impliquera notamment une hausse de la taxe de séjour pour les touristes. Les visiteurs seront également mis à contribution pour financer la hausse des fréquences des transports à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques, chiffrée à 200 millions d'euros. Les contours d'une tarification spéciale seront dévoilés en décembre.

Un mode de financement retoqué

Pour financer des transports en commun gratuits pendant six semaines, les élus écologistes proposaient néanmoins une idée dans leur vœu. Ils plaident pour "la mise en place d’une éco-contribution sur les livraisons des sites de e-commerce", sans toutefois fournir d'estimation de ce qu'elle rapporterait.

Cette possibilité avait déjà été mise sur la table en janvier dernier, lors des Assises du financement des transports en commun francilien. Elle n'a finalement pas été retenue dans l'accord conclu entre Île-de-France Mobilités et l'État mardi.

Nicolas Dumas avec Florian Bouhot