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Paris: le cri d'alerte du service immuno-pathologie de l'hôpital Saint-Louis, menacé par le manque d'effectifs

Un lit à l'hôpital Saint-Louis le 28 mai 2020.

Un lit à l'hôpital Saint-Louis le 28 mai 2020. - Martin BUREAU © 2019 AFP

Particulièrement peu nombreux la nuit alors qu'ils doivent prendre en charge des patients atteints de maladies graves et de certains cancers hématologiques, les soignants interpellent les candidats à l'élection présidentielle et craignent une fermeture du service.

Il n'a, de l'aveu des soignants qui y travaillent, "pas d'équivalent en Île-de-France". Et pourtant, le service immuno-pathologie clinique de l'hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, est menacé de fermeture imminente. Un danger pour les patients atteints de maladies graves et de certains cancers hématologiques qui y sont traités, mis en exergue par le collectif Inter hôpitaux.

C'est pourquoi ce dernier lance un appel aux deux candidats encore en lice pour l'Élysée et prévoit un rassemblement mardi, à 14h30, au 40 de la rue Bichat. Outre les soignants, les patients et leurs proches sont invités à gonfler les rangs de la mobilisation.

Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron et Marine Le Pen jeudi, consultée par BFMTV.com, le collectif déplore une pénurie criante d'infirmières et d'infirmiers. Cela alors que le service affiche un taux d'occupation excédant les 100%.

Des postes budgétisés mais vacants

"Les rangs des équipes de nuit sont clairsemés dans tous les services de l’hôpital, peut-on lire dans le courrier. Aucun renfort n’arrive, aucune nouvelle embauche à l’horizon, aucun 'levier' à actionner pour endiguer la fuite. Des dizaines de postes restent vacants sur le site de Saint-Louis malgré leur budgétisation, faute de candidatures."

Pour combler les manques, Émilie, infirmière de jour à l'origine, a accepté de basculer sur le planning du soir il y a un an. À l'instar du collectif, elle souligne la "pénibilité" qu'implique son poste.

Benoît, soignant dans le même service, abonde: "L’équipe de jour ne veut presque plus dépanner de nuit car il y a trop de contraintes et pas assez de revalorisation". Il entend se rendre au rassemblement de mardi pour soutenir aussi bien ses confrères que les patients, "qui ont le droit à une prise en charge sans risque majeur pour leur santé".

"Rien n'a été fait pour sauver l'hôpital"

Cette mobilisation, "ce n'est pas une décision", tient à souligner Marion Malphettes, médecin hospitalier dans le service d’immuno-pathologie clinique et membre du collectif Inter hôpitaux. Et l'intéressée d'insister: "Il n’a pas été décidé que le service ferme. C’est le constat sur le planning qu’il n’y a plus suffisamment de personnels pour assurer les soins".

Jusqu'à aujourd'hui, "rien n'a été fait pour sauver l'hôpital", reprend Émilie, malgré les alertes et les rassemblements précédents. Celui de mardi sera décisif. Si les soignants en viennent à interpeller le président-candidat et sa rivale, selon Marion Malphettes, c'est parce que "c'est au niveau de l’État que ça se joue".

Margaux Saive avec Florian Bouhot