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Paris: la ville veut réguler l'installation de fleurs artificielles sur les façades des commerces

La Conseil de Paris a voté, vendredi 9 février, en faveur de la mise en place d'une charte pour réguler l'installation de compositions florales en plastique sur les façades des commerces.

Un "changement drastique" des façades des commerces parisiens qui est devenu "un problème". Boris Jamet-Fournier, élu du groupe Paris en commun, s'est attaqué vendredi 9 février en Conseil de Paris aux nombreuses fleurs en plastique qui ont fait leur apparition sur les cafés, restaurants et bistrots.

325 façades décorées

Pour lui, "2023 a été l'année de l'éclosion des fleurs en plastique sur nos cafés, nos restaurants, nos bistrots et ça a profondément changé l'esthétique parisienne à laquelle on est attaché".

Boris Jamet-Fournier s'appuie sur une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme, publiée en janvier 2024, qui a recensé la présence de ces fleurs artificielles sur les façades des commerces. En avril 2023, 325 établissements ont installé une telle décoration: Paris Centre en concentre un tiers (111, soit 34% du total), devant le 11e arrondissement (41, soit 13%) et le 14e (31, soit 10%).

Chaque point vert représente un local avec une "façade de feuillage et fleurs en matière synthétique" en avril 2023.
Chaque point vert représente un local avec une "façade de feuillage et fleurs en matière synthétique" en avril 2023. © Apur

Le Conseil de Paris a voté à l’unanimité en faveur de la mise en place de cette charte "afin d'inciter les commerçants à retirer ces décorations en plastique notamment florales". Boris Jamet-Fournier a notamment pointé du doigt des risques en termes de sécurité puisque "ces fleurs sont inflammables et peuvent causer des incendies" et des problèmes en termes "d'entretien et d'hygiène".

En réponse à ce vœu de l'élu de Paris en Commun, Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la maire en charge du commerce, a qualifié cette décoration de "nouvelle mode" qui est "relayée sur les réseaux sociaux". Il a rappelé l'engagement de la municipalité contre la prolifération du plastique. "La direction de l'urbanisme va regarder de très près toutes ces questions", a annoncé Nicolas Bonnet-Oulaldj en se disant favorable à la mise en place d'une charte.

"Ça donne envie de rentrer"

Cette future disposition inquiète certains commerçants comme Eden Duquesnoy, responsable du café l'Ephémère dans le 14e arrondissement. "On a la fréquentation du bistrot qui a augmenté, on a plus de gens qui viennent grâce aux réseaux sociaux", souligne-t-il au micro de BFM Paris Île-de-France.

"Une devanture comme ça, ça donne envie de rentrer dans le restaurant", poursuit-il en s'inquiétant d'une possible obligation de retirer les décorations florales artificielles de la façade de son établissement.

Dans son étude, l’Atelier parisien d’urbanisme confirme que les bars et restaurants "se sont emparés de cette nouveauté afin de doper leur fréquentation". Ces façades fleuries permettent aux clients de se faire "prendre en photo en terrasse ou devant l’établissement et la font paraître sur les réseaux sociaux, ce qui augmente considérablement la visibilité du commerce".

Amaury Tremblay