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Paris: expulsés des quais, une centaine de jeunes migrants occupent un lieu culturel

Le Centquatre, à Paris

Le Centquatre, à Paris - Google Maps

Ils se sont installés samedi 9 mars au Centquatre-Paris pour demander des solutions d'hébergement.

Une centaine de jeunes migrants occupent depuis samedi 9 mars le Centquatre-Paris pour demander un hébergement, provoquant une fermeture partielle de ce lieu culturel du nord de la capitale, a appris l'Agence France-Presse (AFP) de sources concordantes ce dimanche 10 mars.

"Plus de 100 mineurs sont présents après avoir été expulsés dans la semaine de leurs campements sur les quais de Seine", a écrit sur X l'association la Marche des solidarités, une "action" menée par le collectif des jeunes du parc de Belleville.

"Ils ont passé la nuit dans des conditions déplorables: sans lit ni couverture dans une petite salle à l'écart, sans déranger le spectacle en cours, comme convenu avec la mairie de Paris", poursuit la Marche des solidarités.

"Nettoyage social"

Carine Rolland, la présidente de cet établissement artistique de la ville de Paris situé dans le 19e arrondissement, a évoqué une ouverture restreinte au seul public muni d'un billet.

Des associations dénoncent un "nettoyage social" de la région parisienne, progressivement vidée selon elles de ses populations les plus précaires vivant à la rue en vue des Jeux olympiques 2024. Les autorités font valoir de leur côté que 120.000 personnes sont hébergées chaque nuit au titre de l'urgence en Île-de-France.

Les jeunes présents au Centquatre appartiennent à un groupe de quelque 400 migrants délogé mercredi dernier des quais de Seine en raison du risque de crue, précisait un arrêté préfectoral, décision dénoncée par des associations.

Des discussions en cours

Ce sont des jeunes se déclarant mineurs, mais ils n'ont pas été reconnus mineurs par le département et font un recours, explique Nikolaï Posner, porte-parole de l'association Utopia 56.

Selon Émilie (elle n'a pas donné son nom), une militante présente sur place et jointe par l'AFP, ces jeunes "demandent d'être hébergés en attendant le résultat de leur recours".

"On fait des demandes répétées auprès du préfet de région pour qu'il y ait une opération de mise à l'abri (...) et pour l'instant nous n'avons pas de réponse", a indiqué à l'AFP Léa Filoche, adjointe aux Solidarités à la mairie, évoquant la présence de 130 jeunes migrants au Centquatre dimanche. Contactée, la préfecture de région n'a pas souhaité faire de commentaires.

Selon Émilie, ces jeunes migrants se préparent à passer une deuxième nuit dans l'établissement. Elle évoque une "discussion en cours entre la direction du Centquatre, la mairie et le collectif pour qu'ils puissent rester" sur place "en attendant".

F.B. avec AFP