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Paris: entre 3.000 et 4.000 personnes à un rassemblement pro-palestinien interdit

Malgré l'interdiction, entre 3.000 et 4.000 manifestants se sont réunis à Paris samedi 28 octobre pour soutenir le peuple palestinien.

Entre 3.000 et 4.000 de personnes participaient ce samedi après-midi à Paris, à un rassemblement de soutien au peuple palestinien interdit par la préfecture, a indiqué Laurent Nuñez, préfet de police de Paris sur BFMTV. En tout, 21 personnes ont été interpellées et 1487 verbalisations ont été opérées.

Place du Châtelet, en plein centre de la capitale, la foule a été empêchée de se mettre en mouvement par un très important dispositif policier.

Parmi les manifestants figuraient des élus ceints de leur écharpe tricolore, tels le député écologiste du Val-d'Oise Aurélien Taché et le député LFI de Seine-Saint-Denis Jérôme Legavre.

"L'urgence, c'est le cessez-le-feu"

"L'urgence, c'est le cessez-le-feu, arrêter de tuer des femmes, des enfants, des hommes", a estimé sur place la maire adjointe de Corbeil-Essonne, Elsa Touré, tout en faisant valoir que "l'Etat israélien marche sur le droit international depuis des années".

Samia Orosemane, humoriste, exhibait une pancarte "où est passé notre humanité?". "Ce n'est pas normal qu'un cessez-le-feu n'ait pas été demandé, qu'il y ait des milliers de civils qui meurent et que personne ne disent rien" et que "dans le pays des droits de l'Homme, on nous empêche de manifester", a-t-elle dit à l'AFP.

Le tribunal administratif avait validé à la mi-journée l'interdiction préfectorale de cette manifestation, invoquant notamment "la gravité de risques de troubles à l'ordre public" et "un contexte de tensions exacerbées lié aux événements dans la bande de Gaza avec une montée, en France, des actes antisémites".

Trois militants LFI ont dialogué avec des policiers qui les ont avertis qu'ils risquaient d'être "verbalisés, à 135 euros" s'ils restaient. "Aux Etats-Unis il y a des milliers de manifestants qui demandent un cessez-le-feu, dans d'autres pays également, et en France, c'est interdit alors que ce qui s'est passé hier, c'est un crime de guerre voire contre l'humanité, la justice internationale jugera", a protesté anonymement auprès de l'AFP l'un d'eux, Raymond, après une nuit de bombardements sans précédent effectuée par l'armée israélienne sur la bande de Gaza.

"On devrait avoir le droit de s'exprimer"

Des manifestants entonnaient "Gaza, Gaza, Paris est avec toi" et "c'est l'humanité qu'on assassine, enfants de Gaza, enfants de Palestine". D'autres "Israël assassin, Macron complice".

Le 7 octobre, des commandos du Hamas ont infiltré le sud d'Israël depuis la bande de Gaza, menant une attaque sanglante contre des civils d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d'Israël en 1948. En représailles, Israël a déclaré une guerre pour " anéantir" le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza.

Selon les autorités israéliennes, l'attaque du Hamas avait tué plus de 1.400 personnes en Israël. Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 7.703 Palestiniens, ont été tués depuis le début des bombardements incessants, dont plus de 3.500 enfants.

"On est en France, on devrait avoir le droit de s'exprimer, ce qui nous touche le plus, c'est que des enfants meurent", commentait une manifestante de 23 ans, Sarah.

C.Bo. avec AFP