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Jeune mort après un festival techno à Paris: dix ans de prison pour vol avec violences

Le parquet de Bobigny a requis mardi 18 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'un homme accusé d'avoir tué un jeune à la sortie d'un festival techno à Paris (photo d'illustration)

Le parquet de Bobigny a requis mardi 18 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'un homme accusé d'avoir tué un jeune à la sortie d'un festival techno à Paris (photo d'illustration) - -

Un ingénieur de 23 ans avait à la sortie d'un festival de musique dans la nuit du 17 au 18 décembre 2016. Son corps avait été retrouvé deux mois plus tard dans le canal de l'Ourcq.

La cour d'assises de Seine-Saint-Denis a condamné mardi un homme à dix ans de prison pour avoir dépouillé un jeune à la sortie d'un festival techno à Paris en 2016, repêché mort ensuite dans le canal de l'Ourcq, mais n'a pas retenu sa responsabilité dans le décès.

Après cinq heures de délibéré, la cour a déclaré en fin de soirée Abdallah Miladi, 35 ans, coupable de vol avec violences sur personne vulnérable - la victime ayant consommé une importante quantité d'ecstasy - mais l'a acquitté du chef de violences ayant entraîné la mort.

"Mettre fin à un parcours de délinquant violent"

Le parquet de Bobigny avait requis 18 ans de réclusion criminelle.

"Pour la famille, la déclaration de culpabilité était essentielle mais aucune peine n'aurait été assez lourde pour la perte tragique d'un enfant", a réagi auprès de l'AFP Me Dominique Laurier, avocate de la famille de Maxime Rendu.

Demandant à la cour d'assises de Seine-Saint-Denis de "mettre fin à un parcours de délinquant violent qui ne pouvait que mal finir, et protéger la société de cette personnalité antisociale", la magistrate a également requis une interdiction définitive du territoire français pour l'accusé, un Tunisien de 35 ans en situation irrégulière.

"À 23 ans, comme à 33 ans, on ne peut pas imaginer qu'on va mourir après une soirée dans Paris", a déclaré mardi après-midi l'avocate générale Alice Dubernet, en retraçant l'histoire d'une "tragique mauvaise rencontre" nocturne.

Corps retrouvé deux mois plus tard

Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2016, Maxime Rendu, un ingénieur de 23 ans, disparaît à la sortie d'un festival de musique organisé dans une halle en bordure du parc de la Villette, dans le XIXe arrondissement de Paris.

Deux mois plus tard, en février, son corps est découvert à quelques encablures de là, sur le territoire de la ville de Pantin. En état de décomposition, le cadavre est repêché dans le canal de l'Ourcq, sous les voies du boulevard périphérique.

La nuit-même de sa disparition, la carte bancaire de la victime est avalée par un distributeur des environs, après trois mauvais codes lors de tentatives pour retirer 120 euros.

Récupérée par les enquêteurs, la carte finit par révéler l'ADN d'un homme, Abdallah Miladi, connu de la justice sous différents alias pour de multiples faits de violence dans le quartier de La Villette - son "terrain de chasse" pour l'avocate de la famille de la victime, Me Dominique Laurier.

L'accusé nie les faits

Interrogé dans la matinée sur les faits, l'accusé, crâne rasé et veste matelassée noire, a de nouveau nié les faits et livré une version confuse de cette nuit dans le parc de la Villette: "ce mec-là, j'ai rien à voir, j'ai pas poussé" dans le canal, a-t-il soutenu avec hargne.

D'après son récit, mouvant et aux nombreuses zones d'ombres, il a découvert le jeune homme inconscient dans une allée obscure près de la Cité des sciences, a marché avec lui jusqu'à un banc sur le canal de l'Ourcq puis est allé retirer de l'argent avec la carte bancaire à la demande de son propriétaire. À son retour, le jeune homme avait disparu.

"Non, ce soir-là il ne se balade pas comme un franciscain avec sa bouteille d'eau pour aider les gens bourrés dans le parc de la Villette !", a raillé l'avocate générale.

M.L. avec AFP