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Paris: des jeunes migrants occupent une école désaffectée du 16e arrondissement

Les mêmes locaux avaient déjà été brièvement occupés en 2021 par des migrants à l'initiative d'Utopia56.

Environ 160 jeunes migrants, accompagnés par des associations, dont Utopia56, se sont installés ce mardi soir dans une école désaffectée du 16e arrondissement de Paris pour réclamer une mise à l'abri, a constaté une journaliste de l'AFP, confirmé ce mercredi matin par BFM Paris Île-de-France.

Ces mineurs non accompagnés (MNA), vivant la plupart du temps à la rue, ont investi cette école vers 21h30, en quelques minutes. Les mêmes locaux avaient déjà été brièvement occupés par des migrants à l'initiative d'Utopia56 en 2021.

"Rester jusqu'à ce qu'on nous propose une solution"

Pour Nikolaï Posner, ces jeunes subissent une pression policière lorsqu'ils tentent d'installer des campements, d'où le recours au squat. "Le but, c'est de rester jusqu'à ce qu'on nous propose une solution. On est venu ici y a deux ans, on a eu des solutions dans la soirée", a-t-il déclaré à l'AFP.

"On demande à ce que ces jeunes soient accompagnés par l'aide sociale à l'enfance", le temps que soient examinés leurs recours auprès d'un juge des enfants, explique-t-il.

L'association milite pour que la présomption de minorité soit déclarée dans le droit français, afin que les jeunes migrants soient déclarés mineurs dès leur arrivée jusqu'à décision du juge.

"J'espère qu'on va nous prendre en charge", a dit à l'AFP l'un d'entre eux, Alpha Oumar, 16 ans, qui dit être arrivé en France en décembre. Depuis, il vit dans la rue, et raconte avoir beaucoup bougé, notamment porte de la Villette ou porte de la Chapelle.

"La police nous interdit de rester, on est obligé de changer de coin", explique-t-il, ajoutant: "en arrivant en France je ne m'attendais pas à ça".

"Hébergements stables"

"Malgré nos demandes répétées, la préfecture d'Île-de-France ainsi que la secrétaire d'État à la protection de l'enfance, Charlotte Caubel, refusent continuellement la mise en place d'un espace d'échange et de concertation avec les acteurs de terrain, afin de mettre en place des solutions pérennes et constructives", écrivent dans un communiqué les associations qui ont organisé cette occupation.

Ces associations, Utopia 56, TIMMY, TARA et les Midis du MIE, "demandent un accompagnement pluridisciplinaire" des jeunes migrants, "adapté à leurs situations individuelles et dans des hébergements stables en Île-de-France".

F.R. avec AFP