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Paris: 14 salles de classe infestées de punaises de lit dans un lycée, élèves et professeurs refusent de reprendre les cours

Les 22 pièces infestées du lycée Elisa-Lemonnier, dans le 12e arrondissement, ont été calfeutrées et le lycée a été ouvert. De nombreux professeurs et élèves ont refusé d'y entrer ce vendredi matin.

Dans le 12e arrondissement de Paris, le lycée Elisa-Lemonnier est confronté à l'apparition de punaises de lit dans ses salles de classe. La présence du nuisible a été confirmée dans 14 d'entre elles, ainsi que dans 8 bureaux, dont la salle des professeurs.

Face à cela, certains élèves refusent de rentrer dans l'établissement depuis hier, jeudi, et les professeurs ont fait jouer leur droit de retrait malgré les demandes du rectorat.

"Hier, on a appris que le lycée était infesté et que le diagnostic était partiel. On ne savait donc pas où l'on mettait les pieds. On s'est réunis avec les élèves présents et tout le monde a dit que c'était hors de question", grince Thomas Ballion, enseignant, au micro de BFM Paris Ile-de-France ce vendredi matin.

Le rectorat explique qu'il s'agit d'un "désagrément"

Tous regrettent qu'après le signalement et la confirmation de la présence des punaises de lit, jeudi, le lycée est resté ouvert. "Entre hier et aujourd'hui, on a appris que 22 salles étaient infestées. Heureusement qu'on ne les a pas écouté hier, sinon certains d'entre nous seraient déjà infestés", regrette Franck Monchal, enseignant dans le lycée.

Les professeurs regrettent également la pression exercée par le rectorat. "Le recteur a mis la pression pour que le lycée ne ferme pas et il nous a dit de prendre les élèves et d'aller en cours", explique Thomas Ballion.

"Nous avons demandé au recteur, si on était infesté nous aussi, c'est lui qui allait payer les 5.000 euros de frais? Il nous a rigolé au nez".

De son côté, le rectorat a expliqué qu'il s'agissait seulement "d'un désagrément" indiquent les enseignants à BFM Paris Ile-de-France. Selon lui, il n'existe pas de risque majeur à ce stade et le droit de retrait exercé par les professeurs ne sera pas accepté.

Les 22 pièces calfeutrées, désinfection prévue lundi

Ce vendredi matin, les 22 pièces infestées de punaises de lit ont été totalement calfeutrées et le lycée a tout de même été ouvert. Pourtant, devant ce dernier, de nombreux professeurs et élèves ont refusé d'y passer la porte. "Moi, je ne ramène pas de punaises de lit chez moi et je ne ferai pas pression sur mes élèves pour qu'ils viennent", explique un enseignant.

Un autre ajoute vouloir "des garanties solides".

"Ce n'est pas seulement pour nous, c'est pour les familles des élèves, nos familles et tout le monde. On a 1200 familles qui sont populaires. On veut leur offrir des punaises de lit à gérer seule?", questionne Thomas Ballion.

Malgré cela, une soixantaine de classes, non infestées, restent tout de même ouvertes ce vendredi. La désinfection totale est prévue lundi soir. Un choix contesté par les enseignants.

"Ce n'est pas lundi qu'il faut désinfecter, il faut fermer le lycée aujourd'hui et mandater une entreprise aujourd'hui pour faire le boulot. Moi, je reviendrai dans le lycée quand je serai sûr que ce n'est pas une menace sanitaire", demande Thomas Ballion.

Le lycée Paul-Valéry, situé à 300 mètres, infesté aussi

À quelques centaines de mètres de cet établissement, le lycée Paul Valéry, est lui aussi infesté de punaises de lit. Pour l'instant, une salle est concernée: la 331.

La direction de l'établissement a envoyé un message aux professeurs et aux parents d'élèves afin de les prévenir.

"Une société spécialisée est intervenue jeudi, en début d'après-midi. Elle a procédé pendant près de 2 heures à un contrôle des espaces qu'elle a identifié comme étant les plus sensibles. Sur l'ensemble des espaces à risques contrôlés, la présence de punaises de lit a été confirmée uniquement dans la salle 331", explique-t-elle.

La salle concernée a "immédiatement été interdite d'accès et isolée par des bandes hermétiques" indique la direction, qui précise qu'une société a été mandatée pour le traitement. Elle dit "rester vigilant" et précise aux parents qu'ils seront "informés de tout changement de situation".

Clémence Renard et Martin Regley