"On est passé à côté du drame": le maire de Champigny-sur-Marne s'exprime après l'agression antisémite dans une crèche

Pour le maire de Champigny-sur-Marne, "on est passé à côté du drame". Un homme s’est introduit dans une crèche de la commune mardi 12 décembre aux alentours 15h30. Il a proféré des menaces de mort et des insultes antisémites envers la directrice de l’établissement avant de prendre la fuite. Il est depuis activement recherché.

Aucun élément sur la façade, le bâtiment ou le portail ne précisait que la crèche accueillait en partie une population juive. L’établissement n’est pas une crèche confessionnelle. Toutefois, certains enfants et membres du personnel sont de confession juive.

La directrice "se sentait un peu menacée"

"La crèche était surveillée car dans le contexte actuel que nous connaissons depuis le 7 octobre, nous avons renforcé avec la police nationale et municipale, les rondes sur les établissements où plusieurs représentants de la communauté juive sont présents", rapporte Laurent Jeanne, le maire de Champigny-sur-Marne, à BFMTV.

Cette "mini-crèche est une crèche associative et pas confessionnelle", poursuit l’élu. Selon Laurent Jeanne, la directrice, de confession juive, "se sentait un peu menacée" ces derniers temps. "Mais pas plus qu’à d’autres endroits", assure le maire.

Près de 48 heures après les faits, Laurent Jeanne comprend que le pire a été évité. "On est passé à côté d’un drame mais fort heureusement tout s’est bien soldé", déclare-t-il. La directrice reste néanmoins très choquée.

"Elle va particulièrement mal"

Après s’être introduit dans la crèche, l’homme s’est rendu dans son bureau et a sorti un couteau, avec une lame de 15 centimètres, qu’il a pointé vers elle.

"Elle va particulièrement mal, elle est très, très choquée, indique Laurent Jeanne. "En tant que maire je condamne cette agression qui est d’une violence inouïe.” Et l’édile d’assurer que ses équipes accompagneront "à la fois la ville et l’ensemble de ses habitants".

"On ne sait pas si l’auteur, qui n’est toujours pas identifié et qui est en fuite, est de la commune ou pas", rappelle-t-il.

Un rassemblement jeudi soir

Laurent Jeanne a pris la parole ce jeudi soir sur la place du centre-ville pour appeler à l’apaisement entre les communautés à l’occasion de la fête d’Hanouka.

"J'ai appelé l'ensemble de la communauté juive de Champigny et d'ailleurs à venir nombreux ce soir pour témoigner notre soutien et passer un message d'apaisement", a déclaré le maire ce jeudi soir.

"Pour beaucoup, c'est un acte de courage (de venir, NDLR). Depuis plusieurs semaines, il y a une tentation de repli. Et donc ce soir, c'est aussi l'occasion de braver cela et affirmer qu'on a le droit de venir se promener où on veut", a-t-il ajouté.

L'édile explique que les habitants présents à la fête d'Hanouka "évoquent beaucoup la crainte que d'autres événements de cette nature se reproduisent et qu'on arrive à des situations plus dramatiques". Il affirme que "tout le monde souhaite retrouver le chemin de l'apaisement".

Une enquête en flagrance a été ouverte pour menace de mort matérialisée en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion, menace de crime contre les personnes en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion et violences suivies d’incapacité n’excédant pas 8 jours après les faits.

Elise Philips avec Charlotte Lesage