BFM Paris Île-de-France
Paris Île-de-France

Nanterre: avec 1.033 détenus pour 592 places, la prison est surpeuplée

La députée de Paris Danielle Simonnet s'est rendue à la prison de Nanterre ce jeudi 11 avril, où elle a pu constater la surpopulation carcérale et les conditions de détention au sein du centre pénitentiaire.

À l'entrée d'une cellule de la prison de Nanterre, la députée LFI de Paris Danielle Simonnet se présente aux détenus. "Je viens exercer mon droit de visite des lieux de privation de liberté", les prévient-elle.

L'élue de la 15e circonscription de la capitale vient constater la surpopulation carcérale du centre pénitentiaire: 1.033 personnes sont actuellement détenues dans la prison de Nanterre, malgré une capacité d'accueil de 592 places.

"Il y a trois lits... La nuit, vous mettez le matelas où alors?", demande la députée aux quatre prisonniers présents dans une cellule. Dans la pièce, seulement trois couchettes sont installées. Les détenus lui indiquent que le matelas est placé à même le sol, devant l'entrée.

"Villepinte, c'est trois fois pire"

Les détenus doivent se partager une seule toilette, défaillant. "Il faut prendre un sceau? La chasse d'eau est cassée?", questionne Danielle Simonnet, dont les propos sont validés par les quatre hommes.

Dans une seconde cellule, un prisonnier liste ses équipements défectueux, à l'image de son "frigo qui est cassé". Une troisième geôle est composée d'hommes n'ayant pas encore été jugés et qui sont actuellement en détention provisoire.

"C'est dur. Déjà quand vous avez la chasse d'eau qui ne marche pas, niveau intimité c'est compliqué", raconte l'un d'entre eux.

Malgré la surpopulation, les équipements défectueux et les douches limitées au nombre de trois par semaine, des détenus assurent que la prison de Nanterre reste plutôt enviable par rapport à d'autres centres pénitentiaires.

"Villepinte, c'est trois fois pire", assure l'un d'entre eux.

148% d'occupation carcérale en France

"Au niveau de la détention, c'est respecté. Les cantines, pareil, il n'y a pas de souci. Le seul problème, c'est la surpopulation et le nombre de personnes en cellules", poursuit le prisonnier.

Le nombre de détenus limite aussi les activités accessibles. Les prisonniers qui veulent travailler, afin de dégager des revenus, doivent s'inscrire sur une longue liste d'attente.

"On se retrouve plus enfermé en cellule plutôt qu'à faire des activités parce qu'il y a une surpopulation...", déplore l'un d'entre eux.

D'après l'Observatoire national des prisons, la France fait face à un phénomène de surpopulation carcérale de grande ampleur: les maisons d'arrêt en France étaient occupées à 148% en moyenne, au 1er mars.

Mathias Fleury