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Militaires renversés à Levallois en 2017: le conducteur condamné à 30 ans de prison en appel

Cour d'assises (illustration)

Cour d'assises (illustration) - AFP

Le 9 août 2017, six militaires avaient été blessés dans cette attaque, dont trois grièvement.

La cour d'assises spéciale de Paris a condamné en appel vendredi l'Algérien Hamou Benlatreche à 30 ans de réclusion assortie d'une période de sûreté des deux tiers, pour avoir fauché six militaires avec son véhicule en 2017, confirmant le verdict de première instance.

La cour a reconnu coupable M. Benlatreche de tous les chefs d'accusation à son encontre, soit "tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", mais n'a pas suivi les réquisitions du parquet général qui avait réclamé la peine maximale, soit la réclusion criminelle à perpétuité, contre l'accusé.

Le 9 août 2017, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), au volant de son VTC, Hamou Benlatreche avait fauché des militaires de la mission Sentinelle qui s'apprêtaient à partir en patrouille, avant de prendre la fuite et d'être interpellé, cinq heures plus tard, sur une autoroute près de Calais (Pas-de-Calais).

Six militaires avaient été blessés dans cette attaque, dont trois grièvement.

Interdiction définitive du territoire français

La cour présidée par Emmanuelle Bessone, une magistrate aguerrie dans les affaires de terrorisme, a assorti sa condamnation d'une interdiction définitive du territoire français pour l'accusé à l'issue de sa peine.

En première instance, M. Benlatreche, 42 ans, avait déjà été condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

"Merci Madame la présidente", a dit M. Benlatreche, en français, à l'annonce du verdict.

"Il est violent, incontrôlable, remonté à bloc contre tout ce que nous sommes et n'est pas près de changer", avait affirmé dans la matinée la représentante du parquet général dans ses réquisitions. "Nous avons affaire à un véritable enragé", avait insisté la magistrate.

Dénonçant "des faits particulièrement lâches et odieux", l'avocate générale Manon Brignol - également habituée des procès de jihadistes - a estimé qu'il y avait chez M. Benlatreche "la volonté de créer une tuerie de masse".

Elle a souligné l'"extrême dangerosité" de l'accusé qui comparaissait en fauteuil roulant depuis les blessures par balles reçues lors de son interpellation.

"Ne vous laissez pas attendrir par son handicap", avait-elle lancé à la cour en rappelant la quarantaine d'incidents disciplinaires dont s'est rendu coupable M. Benlatreche depuis le début de sa détention.

A. La. avec AFP