Mélenchon soutient la lutte contre la fermeture de lycées professionnels parisiens

Le rectorat a annoncé la fermeture à la rentrée prochaine de neuf établissements.

Jean-Luc Mélenchon est venu ce jeudi soutenir des professeurs luttant contre la fermeture annoncée de plusieurs lycées professionnels parisiens, estimant que le gouvernement et la région visaient à terme à "détruire (ce) système d'enseignement".

Le rectorat a annoncé il y a plusieurs semaines la fermeture à la rentrée prochaine de neuf établissements, dont les élèves seront envoyés vers d'autres lycées.

Moins de cours, plus de stages

Au cours de la rencontre avec plusieurs professeurs près du lycée Charles-de-Gaulle dans le 20e arrondissement de Paris, l'ancien ministre délégué à l'Enseignement professionnel (2000-2002) a aussi dénoncé la réforme prévoyant l'augmentation d'au moins 50% du temps de stage, au détriment des heures d'enseignement général.

"Ils sont coupables, ils le font volontairement pour détruire le système d'enseignement professionnel", a déclaré le leader Insoumis à propos du gouvernement.

"Ils ne voient pas la formation d'un jeune être humain, mais d'un appendice de la machine", a ajouté Jean-Luc Mélenchon. Le "management barbare de notre époque" commande de "réfléchir le moins possible", notamment sur les plateformes logistiques, a-t-il estimé.

Bientôt un débat à l'Assemblée nationale?

Or pour l'Insoumis, "être éduqué augmente le niveau de qualification individuelle. Moins vous mettez de sciences et de culture dans les lycées professionnels, moins vous avez des ouvriers qualifiés à même de s'adapter à de nouvelles machines" au cours de leur carrière.

"La spécialité de l'enseignement professionnel, c'est de réparer les jeunes, les reconstruire, ils réapprennent à se respecter, à respecter un horaire, et la dignité du travail", a souligné l'ancien candidat à la présidentielle (21,95%).

Jean-Luc Mélenchon voit dans la réforme la main d'un "président de la République (Emmanuel Macron) qui vient de la finance, où aucune production réelle ne s'opère".

La planification écologique "ne marchera pas si on manque de gens pour la faire", a-t-il prévenu.

Il était accompagné de plusieurs députés insoumis dont Sarah Legrain, qui a promis aux professeurs que son groupe parlementaire tenterait de faire inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale un débat sur l'avenir de l'enseignement professionnel.

Le lycée Georges-Brassens occupé

Par ailleurs, une cinquantaine d'élèves et de parents d'élèves du lycée Georges-Brassens, dans le 19e arrondissement, seul lycée général parmi les établissements parisiens appelés à fermer, se sont invités au conseil d'administration qui se tenait jeudi dans la soirée avec l'intention d'occuper les lieux, ont indiqué plusieurs d'entre eux à l'AFP.

"On passe la nuit si on ne se fait pas déloger", a déclaré une mère d'élève de ce lycée qui prépare les élèves aux métiers de la musique et de la danse. "On fait de la musique, on danse", a confirmé une autre élève présente sur place.

"Leur projet est de rester au moins toute la nuit", a confirmé un professeur qui participait au conseil d'administration et a souhaité garder l'anonymat, indiquant que l'occupation se passait "dans une ambiance plutôt festive", même si selon lui "les fermetures de lycées parisiens ont été annoncées de manière extrêmement brutale".

A.F avec AFP