Lycée délabré à Sevran: quatre professeurs entendus par leur direction après une vidéo Tiktok virale

Des élèves et certains professeurs du lycée Blaise Cendrars à Sevran, en Seine-Saint-Denis, ont participé à des vidéos publiées sur les réseaux sociaux pour dénoncer la vétusté de l'établissement.

La vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. Quatre professeurs du lycée Blaise Cendrars de Sevran (Seine-Saint-Denis) ont été convoqués par la proviseure de l'établissement pour participer à des entretiens individuels, ce vendredi 15 mars, après avoir participé à une vidéo pour dénoncer la vétusté des locaux scolaires.

Ces entretiens se sont déroulés vendredi matin et ont duré une vingtaine de minutes chacun, a appris BFMTV, en présence de la direction de l'établissement ainsi que de l'inspection académique, comme l'indique le rectorat de Créteil dans un courriel reçu dans l'après-midi.

"Il est tout à fait normal qu'un chef d'établissement qui constate un problème de positionnement d'un personnel relevant de son autorité le convoque, avance le rectorat auprès de BFMTV. Et notre rôle est d'accompagner les chefs d'établissements lorsqu'ils sollicitent la présence d’un représentant de l’inspection académique à leurs côtés."

Lors de ces entretiens, il s'agissait notamment de rappeler le cadre réglementaire, et notamment l'exigence de neutralité vis-à-vis des élèves.

Grégory Thuivat, co-secrétaire SNES-FSU en Seine-Saint-Denis, avait plus tôt réagi à la convocation des quatre enseignants.

"C’est très clairement une forme d’intimidation et de pression qui est mise sur les quatre enseignantes et enseignants que nous soutenons sans réserve", affirme-t-il.

"Ce bruit médiatique qui a été créé autour de la vidéo a mis en lumière ce que l’institution ne veut pas qu’on voit", ajoute le représentant syndical.

Cette vidéo a été tournée et réalisée par les élèves du lycée. Dans cette séquence, aucun propos injurieux n’a été tenu. Les lycéens constatent seulement les trous dans le plafond ou l’absence de chaise et de bureau dans certaines salles de cours.

Dégradation des conditions de travail

Les quatre enseignants, eux, dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail, notamment une professeur de français qui affirme n’avoir pas été remplacée pendant son congé maternité.

"Je suis professeur de français dans le 93, évidemment que quand j’étais enceinte mes élèves n’ont pas eu cours pendant six mois l’année du bac", lance une professeure sur le modèle d’une “trend” sur le réseau social TikTok.

Contactée par BFMTV, l’académie de Créteil expliquait ce jeudi qu’aucune procédure disciplinaire n’a été engagée contre les enseignants et que ces entretiens entrent dans le cadre réglementaire.

"Il n'est pas question ici d'exercice du droit syndical, et encore moins d'une volonté d'y porter atteinte", précise enfin le rectorat dans sa réponse à nos sollicitations.

Charlotte Lesage