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La mairie de Paris vote l'extinction de la publicité lumineuse la nuit dès le 1er décembre

Selon un rapport de l'ADEME, un écran publicitaire LCD numérique de 2m² consomme plus de 2000kwh par an. (Photo d'illustration)

Selon un rapport de l'ADEME, un écran publicitaire LCD numérique de 2m² consomme plus de 2000kwh par an. (Photo d'illustration) - BFM Paris-Île-de-France

La capitale compte environ 3000 panneaux publicitaires éclairés.

La Ville de Paris va demander à ses exploitants d'éteindre les publicités lumineuses dans ses rues de 23h45 à 6h00 à partir du 1er décembre prochain, a voté le conseil municipal mercredi sur une initiative des élus écologistes.

Cette décision, qui concernera aussi les colonnes Morris, les panneaux des kiosques de presse ou les abris voyageurs à partir de 1h00 du matin, devance un décret gouvernemental publié début octobre qui prévoit sur tout le territoire une extinction à partir du 1er juin 2023.

La mairie demande à Clear Channel, son opérateur privé de panneaux informatifs à affichage électrique ou électronique, panneaux publicitaires numériques, rétro-éclairés ou déroulants, d'éteindre tous ces dispositifs de 23h45 à 6h, selon la délibération votée par la majorité de gauche et l'opposition macroniste.

Les panneaux destinés à l'information liée aux services publics, à la sécurité routière et à l'accès aux droits feront exception, précise le texte.

L'entreprise JC Decaux, qui gère les colonnes Morris, les panneaux rétro-éclairés des kiosques de presse et les abris voyageurs, est elle priée de les éteindre à partir de 1h00.

Selon l'entourage du premier adjoint Emmanuel Grégoire, Clear Channel et JCDecaux ont donné leur accord à ce projet.

Les panneaux lumineux également éteints dans les transports

La mairie demande également aux opérateurs des transports de la région de s'aligner sur l'extinction à 23h45 pour les panneaux lumineux des stations de métro, RER, gares et abri-bus, "selon les horaires de service".

Si Ile-de-France Mobilités (IDFM), autorité régulatrice des transports franciliens, ne participe pas à cet "effort collectif", la Ville utilisera "tous les leviers de pénalités, voire la suspension d'une partie de sa contribution à IDFM", affirme le texte amendé par l'exécutif.

Si Île-de-France Mobilités (IDFM), autorité régulatrice des transports franciliens, ne participe pas à cet "effort collectif", la Ville utilisera "tous les leviers de pénalités, voire la suspension d'une partie de sa contribution à IDFM", affirme le texte.

Dès le 1er novembre, la Ville veut que tous les acteurs économiques (commerces, bureaux) ou associatifs mettent fin à l'éclairage de leurs enseignes et écrans "dès lors que ces organisations cessent leur activité journalière et que ces locaux ne sont plus occupés", sous peine de verbalisation et de sanctions administratives.

"Donner l'exemple"

En septembre, la maire (PS) Anne Hidalgo avait annoncé un premier train de mesures de sobriété pour "donner l'exemple" et baisser de 10% la consommation d'énergie de la capitale.

Parmi elles, l'extinction de la tour Eiffel à 23h45 au lieu de 1h00, et celle des bâtiments municipaux, dont l'Hôtel de Ville et la tour Saint-Jacques, dès 22h00.

Les prix de l'énergie ont explosé ces derniers mois, sur fond de tensions liées à l'invasion russe de l'Ukraine, contraignant particuliers, entreprises ou organismes publics à essayer de réduire leur consommation.

Selon l'adjoint à la transition écologique Dan Lert, le surcoût énergétique pour 2022 devrait s'établir à environ 70 millions d'euros pour la mairie de la capitale et ses satellites.

L'interdiction de la publicité lumineuse la nuit est une "proposition complémentaire" au plan de sobriété parisien, a souligné Fatoumata Koné à l'AFP.

Ce vote de l'initiative des écologistes, amendé par l'exécutif d'Anne Hidalgo, a surpris: il y a une semaine, Emmanuel Grégoire avait indiqué que "beaucoup de choses demandées ne relèvent pas juridiquement de nos compétences".

Il a finalement opté pour ce "chemin de sobriété", sans toucher dans l'immédiat au règlement local de publicité. Les groupes MoDem et indépendant (macroniste) ont voté pour mais "la loi climat et résilience autorisait déjà" cette interdiction, a souligné Maud Gatel (MoDem) à l'AFP.

"Nos rues ne seront que plus obscures cet hiver" alors qu'à Paris, "l'insécurité n'est pas qu'un sentiment", a regretté Agnès Evren (LR), tout en reconnaissant une "gabegie d'affichage publicitaire". Le groupe LR et apparentés s'est abstenu.

S.Bo avec AFP