La classement des écoles primaires et des collèges en Ile-de-France selon "l'indice de position sociale"

Cet indice permet de connaître le "profil social" des élèves d'un établissement scolaire donné. Il met en lumière d'importantes disparités: dans les écoles et collèges privés, notamment en région parisienne, les élèves évoluent globalement dans un contexte familial plus favorable à la réussite scolaire.

Dans quels établissements franciliens, la situation sociale est-elle la plus favorable à l'apprentissage? Le ministère de l'Education nationale a mis en ligne les indices de position sociale (IPS) des écoles et collèges français.

Cet indice évalue la situation sociale des élèves en fonction de différents critères, comme les diplômes et professions des parents, mais aussi les conditions matérielles du foyer, le capital et les pratiques culturels, ou encore l'implication des parents dans la scolarité de l'enfant.

Plus l'indice de position sociale est grand, plus l'élève évolue dans un contexte familial favorable à la réussite scolaire.

Concrètement, la valeur de l'IPS d'un établissement scolaire permet de déterminer si les élèves sont, en moyenne, issus d'un milieu social favorable à l'apprentissage.

Quelle situation sociale des collégiens franciliens?

Dans la région francilienne, les collèges privés sous contrat sont surreprésentés dans le top 15 du classement. Si le collège public franco-allemand de Buc dans les Yvelines est en première position avec un IPS de 157,6, ce sont ensuite 14 collèges privés sous contrat qui suivent.

Avec un IPS de 154,9, le collège Jeannine Manuel dans le 15e arrondissement de Paris arrive en deuxième place juste devant le collège Notre-Dame-de-Sainte-Croix à Neuilly-sur-Seine. Il faut attendre la 19e position pour trouver la trace d'un second établissement public. Il s'agit du collège Victor-Duruy situé dans le 7e arrondissement (IPS de 150,7).

"Le privé ne crée pas la ségrégation mais il y contribue", estime Barbara Fouquet-Chauprade, sociologue de l'éducation à l'Université de Genève, interrogée par BFMTV.com sur ces résultats.

"En France, la situation à ce niveau est catastrophique, c'est le pays de l'OCDE où la réussite scolaire est la plus conditionnée par l'origine sociale", poursuit la sociologue.

A l'inverse dans les dernières positions du classement, les établissements publics dominent. Le collège Anatole-France de Sarcelles, le collège Albert-Camus de Meaux et le collège Chantereine de Sarcelles figurent aux trois dernières places.

Qu'en est-il du collège situé près de chez vous? Consultez le moteur de recherche ci-dessous pour découvrir le classement de l'établissement qui vous intéresse. En Ile-de-France, 1.139 collèges sont recensés.

Des différenciations géographiques sont également à noter dans ce classement. Parmi les établissements avec l'IPS le plus élevé, on trouve principalement des collèges parisiens et des Hauts-de-Seine. Dans une moindre mesure, les Yvelines ont eux aussi, plusieurs établissement dans les meilleures positions.

Au fond du classement, la Seine-Saint-Denis et le Val d'Oise sont très representés dans les dix dernières positions.

Les disparités géographiques ont des effets sur les élèves. "D'abord sur les conditions d'apprentissage, mais elle a surtout des effets psychosociaux sur leur confiance en soi ou sur leurs aspirations pour leur avenir", explique Barbara Fouquet-Chauprade.

Quelle situation sociale dans les écoles d'Ile-de-France?

Qu'en est-il de l'école située près de chez vous? Consultez le moteur de recherche ci-dessous pour découvrir le classement de l'établissement qui vous intéresse. En Ile-de-France, 3.772 écoles primaires et élémentaires sont recensées.

Dans les écoles, la même tendance que pour les collèges se dégage, avec une surreprésentation des écoles privées sous contrat dans les premières positions. Là encore, la ville de Buc fait figure d'exception. Avec un IPS de 155,6, l'école élémentaire public Louis-Blériot est la première du classement.

Neuf écoles privées trustent la suite du top 10, notamment des établissements parisiens des 8e, 15, 7e et 17e arrondissements. L'école Fénelon Sainte-Marie arrive à la seconde place avec un IPS de 155,4 devant l'école Jeannine Manuel (154).

Il faut ensuite descendre à la 28e place pour retrouver une école publique dans le classement. Il s'agit de l'école Sente des Carrières à Voisins-le-Bretonneux dans les Yvelines. Globalement, ce sont les écoles de Paris, des Hauts-de-Seine et des Yvelines qui sont les plus nombreuses dans la première partie du classement.

Au fond du classement, de très nombreuses écoles sont publiques. Des disparités géographiques se dégagent également, puisque les dix dernières écoles sont situées, soit en Essone, soit en Seine-Saint-Denis, soit dans le Val-d'Oise, soit en Seine-et-Marne.

Ce sont d'ailleurs deux écoles du Val d'Oise qui se retrouvent dans les deux dernières places avec un IPS de moins de 70: l'école Ferdinand-Buisson de Villiers-Le-Bel et l'école Jean-Jaurès 1 de Sarcelles.

Au niveau national, l'IPS moyen est plus élevé pour les collèges et les écoles privés que les publics. Des disparités existent également entre les établissements publics: l'IPS moyen des collèges hors éducation prioritaire est d'environ 105, contre 84 pour le réseau d'éducation proritaire et 71 pour les REP+.

Pour cet article, la rédaction de BFMTV.com s'est basée sur les données concernant les indices de position sociale (IPS) dans les écoles et dans les collèges de France métropolitaine et d'Outre-Mer.

Ces bases ont finalement été publiées le 5 octobre 2022, conformément à la décision du tribunal administratif de Paris du 13 juillet obtenu par le journaliste Alexandre Léchenet, afin de contraindre le ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse à la transparence au niveau de ses données.

Afin d'estimer l'IPS moyen dans les établissements publics classés REP, REP + ou hors éducation prioritaire, BFMTV.com s'est appuyé sur le jeu de données "Écoles éducation prioritaire" également publiée par le même ministère, mais qui n'a cependant pas été actualisé depuis 2020.

Théophile Magoria et Gauthier Hartmann