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L'Opéra de Paris dans le vert pour la première fois depuis 2017

L'Opéra Garnier à Paris.

L'Opéra Garnier à Paris. - Nicolas Peschier - AFP

L’institution a dégagé un bénéfice de 2,3 millions d'euros en 2023. Une hausse de six millions d'euros, entre 2021 et 2023, de la subvention de l'État a par ailleurs "permis de compenser en partie les effets de l'inflation sur la période".

L'Opéra de Paris est redevenu bénéficiaire en 2023, pour la première fois depuis 2017, notamment grâce "au retour du public dans les salles" et à un record de visites du Palais Garnier, a annoncé l'institution ce mercredi 20 mars.

Ces chiffres ont été communiqués à l'occasion de la présentation de la saison 2024-2025 de l'institution, qui se démarque par une faible présence féminine dans la chorégraphie et la mise en scène: sur 19 opéras, aucune metteuse en scène, quatre cheffes d'orchestre; sur 15 ballets, une seule chorégraphe.

"Une nette amélioration de notre situation"

L'an passé, l'Opéra a dégagé un bénéfice de 2,3 millions d'euros. "Les ressources propres ont progressé de 14 millions d'euros par rapport à 2022, grâce au retour du public dans les salles" (jauge physique moyenne de 93%), "au niveau historique des recettes des visites du Palais Garnier" (1,2 million de visiteurs) et "au développement du mécénat" (23,5 millions d'euros de recettes).

Dans le même temps, "les dépenses de production artistique ainsi que les charges de fonctionnement courant ont été contenues (consommation d'énergie par exemple)", selon l'Opéra.

Une hausse de six millions d'euros, entre 2021 et 2023, de la subvention de l'État a "permis de compenser en partie les effets de l'inflation sur la période".

"C'est une nette amélioration de notre situation", s'est félicité Alexander Neef, directeur général, lors d'une conférence de presse, appelant à la prudence et à "poursuivre les efforts en 2024".

Parmi la programmation annoncée, figure le prologue de la Tétralogie de Wagner, "L'Or du Rhin", dans sa version mise en scène par Calixto Bieito, annulé en 2020 en raison de la crise sanitaire.

Plus d'artistes pro-Poutine

Le chef d'orchestre gréco-russe Teodor Currentzis viendra diriger "Castor et Pollux", de Rameau, avec son complice metteur en scène Peter Sellars.

"Inviter un grand chef d'orchestre dans un contexte qui est le sien et le nôtre, qui est difficile, me semblait juste", a déclaré Alexander Neef, alors que Teodor Currentzis a été déprogrammé d'un grand festival viennois.

"Par rapport à un artiste qui travaille toujours en Russie, évidemment, nous nous sommes posé la question", a-t-il dit, rappelant la politique de l'institution depuis le début de la guerre en Ukraine: "nous n'engageons plus des artistes russes qui se sont prononcés en faveur de la guerre ou du régime de Poutine, mais on ne leur demande pas non plus de se déclarer contre".

Alexandre Neef, qui vient d'être reconduit à son poste par l'Élysée jusqu'en 2032, a par ailleurs annoncé qu'un "nouveau directeur musical" allait être recruté "dans les meilleurs délais". Le poste est vacant depuis le départ surprise de Gustavo Dudamel il y a un an.

Des tarifs allant de 10 à 220 euros

Côté danse, parmi les créations, la chorégraphe israélienne Sharon Eyal adaptera une de ses pièces avec la technique des pointes, répondant à un souhait du directeur de la danse José Martinez, arrivé il y a un peu plus d'un an, de faire entrer le chausson de pointe dans les ballets contemporains.

Ce dernier a assuré que la programmation de femmes chorégraphes "allait s'inscrire dans les saisons à venir".

Un dialogue est aussi engagé avec les partenaires sociaux pour définir une "nouvelle réorganisation de la journée de travail" du danseur, a rappelé Alexandre Neef. Pour le public, la grille tarifaire est sensiblement identique à 2023 (de 10 à 220 euros).

F.R. avec AFP