BFM Paris Île-de-France
Paris Île-de-France

"J'ai vécu la mort de mon fils": le père de Cédric Chouviat bouleversé à la lecture de la nouvelle expertise médicale

Une nouvelle expertise médicale confirme la responsabilité des policiers dans la mort de Cédric Chouviat en janvier 2020. Sur BFM Paris, son père affirme avoir "pleuré" en lisant le document.

"On est meurtri". Le père de Cédric Chouviat, un livreur de 42 ans mort après un contrôle de police en 2020 à Paris, a réagi sur BFM Paris à la nouvelle expertise médicale confirmant la responsabilité des policiers dans cette affaire. S'il se dit "content" de la conclusion des experts sur ce point, il regrette que d'autres éléments, la morphologie de son fils par exemple, soient mentionnés comme des facteurs de l'arrêt cardiaque.

"On est content de la conclusion des experts mais maintenant si Cédric est mort, c'est peut-être qu'il aurait eu un peu d'embonpoint, qu'il serait en surcharge pondérale. Aussi parce qu'il y avait la tension extrême des policiers. Non, ça c'est que des bêtises. Ils ont interpellé Cédric, ils se sont acharnés à quatre et c'est tout", affirme Christian Chouviat au micro de BFM Paris ce lundi.

"J'ai pleuré"

Surtout, Christian Chouviat explique avoir été chamboulé par la lecture de cette expertise médicale, demandée par les juges d'instruction, de par le nombre de détails qu'elle contient sur la mort de son fils.

"J'ai pleuré en lisant le compte-rendu, les détails. J'ai vécu la mort de mon fils, plus qu'en regardant les vidéos. Il y a tellement de détails dans cette expertise que j'ai vécu la mort de mon fils, c'était trop fort. J'avais l'impression d'être avec lui ou de vivre ce qu'il était en train de vivre. Il y a des moments qui sont très forts", témoigne le père de Cédric Chouviat.

Il affirme que ce rapport lui a fait comprendre "qu'on lui a laissé aucune chance, qu'on s'est acharné" sur son fils. "Quand vous avez un visage qui devient tout bleu, tout noir, c'est que vous êtes en train de vous étouffer, que vous êtes en train de mourir", termine Christian Chouviat.

Trois policiers mis en examen

Cédric Chouviat est mort en janvier 2020 lors d'un contrôle routier quai Branly. Plaqué au sol avec son casque de scooter sur la tête, il avait été transporté à l'hôpital dans un état critique avant d'y mourir deux jours plus tard avec une "fracture du larynx". Ses proches reprochent aux policiers de ne pas avoir réagi assez vite aux signes d'asphyxie de l'homme. Ce dernier a dit neuf fois "j'étouffe" en treize secondes" avant de faire un malaise.

Trois de policiers impliqués dans ce contrôle ont été mis en examen pour "homicide involontaire" en juillet 2020 sans être suspendus de leurs fonctions. Une quatrième policière a quant à elle été placée sous le statut de témoin assistée.

Sur BFM Paris, le père de Cédric Chouviat a demandé "une vraie mise à pied" des policiers impliqué regrettant qu'ils "travaillent comme si de rien n'était". Il souhaite également une requalification des faits en "violences volontaires ayant entraîné la mort".

Marine Langlois