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INFO BFMTV. Paris: des détenus soupçonnés d'avoir participé à une escroquerie depuis leur cellule

Un quartier de la prison de la Santé à Paris (illustration).

Un quartier de la prison de la Santé à Paris (illustration). - Thomas Samson - AFP

Deux hommes sont soupçonnés d’avoir pris part à une vaste arnaque en se faisant passer pour des banquiers alors qu’ils étaient déjà incarcérés.

Ils pensaient, peut-être, que le lieu où ils se trouvaient les rendait insoupçonnables. Pourtant, les enquêteurs du 3e district de police judiciaire (DPJ) ont fini par remonter leur piste jusqu’à leur cellule des prisons de la Santé à Paris, et celle de Fresnes dans le Val-de-Marne.

Selon les informations de BFMTV, trois hommes âgés de 20, 24 et 26 ans, ont été extraits de leur cellule de prison à la fin du mois de mars pour être entendus par la police, dans le cadre d’une enquête préliminaire pour des faits d’escroquerie en bande organisée.

Ces trois détenus sont soupçonnés d’avoir participé à une escroquerie dite "au Allô", en se faisant passer pour des employés de banque. Une arnaque très répandue depuis de nombreux mois et qui a fait des centaines de victimes.

Un système d'arnaque rodé

Au cours de leurs investigations, les enquêteurs du 3e DPJ ont établi l'implication des suspects dans trois faits distincts.

La première escroquerie remonte au 18 janvier dernier. Une ressortissante suédoise, âgée de 76 ans, est contactée sur son portable par un homme qui se présente comme étant son banquier. Ce dernier l’informe qu’elle vient d’être victime d’une fraude sur ses comptes bancaires après un achat effectué sur internet.

Quelques minutes plus tard, elle reçoit un nouvel appel: celui d'un homme se prétendant policier, et qui lui confirme l’arnaque dont elle vient d’être victime avant de la questionner sur ses comptes. Un troisième et dernier appel d’un autre conseiller bancaire la convainc finalement de fournir ses codes d’accès au portail client de sa banque, puis de remettre sa carte bancaire à un coursier qui se présente à son domicile, situé dans le 14e arrondissement.

Mais l’escroquerie ne s’arrête pas là. La septuagénaire se retrouve face à un autre inconnu se prétendant lui aussi policier en civil, et venu récupérer ses "bijoux" afin de les mettre en sécurité. Quelques heures plus tard, cette dernière s’aperçoit d’un retrait de 3.000 euros sur ses comptes, et dépose finalement une plainte en se rendant compte de l'arnaque dont elle est la victime.

Un téléphone lié aux escroqueries retrouvé dans une cellule

Les deux autres faits recensés par les policiers remontent premièrement au 5 janvier, au préjudice d’une retraitée de 86 ans dans le 18e arrondissement qui s’était fait également dérober pour 20.000 euros de bijoux. Dans un second temps, le 2 février dans le 16ème arrondissement, une autre retraitée de 73 ans avait été abusée selon le même mode opératoire, pour un préjudice estimé à 500 euros.

Le téléphone portable utilisé pour se connecter aux sites internet des différentes banques des victimes a été découvert au cours de la fouille de la cellule de deux des suspects incarcérés à la maison d’arrêt de Fresnes.

Les trois suspects ont nié leur participation aux faits. Deux d'entre eux ont finalement été déférés devant le tribunal judiciaire de Paris. Le troisième a, lui, été reconduit dans sa cellule de prison.

Stéphane Sellami