BFM Paris Île-de-France
Paris Île-de-France

Incinérateur d'Ivry: le Syctom assure que la concentration de dioxines est "2 à 5 fois inférieure au seuil" autorisé

Alors qu'une étude de ToxicoWatch a relevé de fortes concentration de dioxines autour de l'incinérateur d'Ivry, le directeur général du Syctom a assuré que l'usine est dans les normes.

"Nous contestons les commentaires et les interprétations" de l'étude. Invité sur le plateau de BFM Paris, Denis Penouel, le directeur général du Syctom, le service qui gère l'incinérateur d'Ivry, est revenu sur une étude de la fondation ToxicoWatch, commandée par le collectif 3R, qui a révélé que des niveaux très élévés de dioxines ont été découverts sur des oeufs de poules ou encore sur des arbres situés près de l'incinérateur.

Après s'être entrenu ce vendredi avec les maires des communes situées autour du site, Denis Penouel a d'abord regretté sur notre antenne les méthodes employées par la fondation ToxicWatch, qui ne sont pas "normalisées comme elles le sont en France" et l'absence de contradictoire dans l'étude. "Nous l'avons découverte quand elle est arrivée dans la presse" a-t-il déploré.

"Pas de relation entre l'incinération des déchets ménagers et les dioxines"

Si l'étude "montre qu'il y a des dioxines, elle ne montre en aucun cas la relation entre l'incinération des déchets ménagers et les dioxines", ce polluant organique persistant, a encore souligné Denis Penouel.

À ce sujet, le directeur général a précisé que les dioxines sont le résultat d'une "combustion en présence de chlore". Ainsi, selon lui, "toutes les combustions non maîtrisées, un feu de jardin, de poubelle, de forêt, peuvent provoquer des concentrations de ce polluant."

Par ailleurs, le directeur général du Syctom l'a assuré, "des contrôles sont réalisés en continu 24 heures sur 24, 365 jours par an [...] et spécifiquement pour les dioxines".

S'ajoutent à ces contrôles en continu, des "analyses ponctuelles, la réglementation en impose deux fois par an, nous les faisons quatre fois par an" à l'intérieur de l'incinérateur. Il a également assuré que des analyses étaient faites dans l'environnement, comme celle réalisée par la fondation.

Des études complémentaires à venir

Et les analyses du Syctom ont donné des taux de concentration de dioxines bien différents de ceux rapportés par ToxicoWatch. "Les résultats sont entre deux et cinq fois inférieurs au seuil, qui est prescrit par l'arrêté préfectoral reprenant une réglementation française elle-même issue d'une réglementation européenne" a affirmé Denis Penouel.

Après avoir analysé le rapport de ToxicoWatch, le Syctom refera "sans doute" des études complémentaires, a-t-il annoncé.

Le collectif 3R pour "une surveillance renforcée"

L'incinérateur d'Ivry, le plus grand d'Europe, brûle les déchets de quinze communes dont Paris, soit l'équivalent de 730.000 tonnes d'ordures par an.

On y retrouve "des concentrations de dioxines parmi les plus élevées des études de biosurveillance menées par ToxicoWatch en Europe", précisait le collectif 3R après la publication de l'étude.

Si le collectif 3R a reconnu dans son communiqué qu'il est "scientifiquement difficile d'établir avec certitude l'origine de la présence (des dioxines) dans les communes autour de l'incinérateur", elle a tout de même appelé à "une surveillance renforcée des émissions avec des mesures en continu" en raison de la présence "dans les dioxines analysées de profils de congénères typiques de l'incinération des déchets".

Emilie Roussey