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L'Île-Saint-Denis: 13 personnes en procès pour trafic de stupéfiants

13 personnes comparaissent au tribunal de Bobigny pour trafic de drogue. Image d'illustration

13 personnes comparaissent au tribunal de Bobigny pour trafic de drogue. Image d'illustration - -

Toute la chaîne du deal d'une cité de Seine-Saint-Denis comparait au tribunal de Bobigny lors d'un procès qui s'est ouvert ce lundi.

Le procès de seize personnes pour trafic de stupéfiants dans une cité de L'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) s'est ouvert lundi au tribunal de Bobigny. Des guetteurs aux propriétaires présumés, c'est toute la chaîne du deal qui comparaît devant la justice.

Encombrant le prétoire à l'ouverture, seize hommes de 21 à 38 ans comparaissent pendant deux semaines pour leur rôle présumé en 2021 dans le trafic de cocaïne et de cannabis au sein de la cité Marcel-Paul.

Coupe à ras, T-shirt et jogging sombres, baskets Nike aux pieds, les mis en cause se présentent à la barre comme livreur, gérant d'épicerie, monteur-électricien ou serveur.

Plus de 500 transactions par jour

À travers une enquête de plusieurs mois, mêlant sonorisations et surveillances physiques, le tribunal s'est plongé dans les arcanes du trafic de cette cité stratégiquement placée au carrefour de la Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine, qui enregistrait plus de 500 transactions par jour.

Dans un contexte de rivalités entre les différents "fours" des environs, qui a fait une dizaine de morts dans la zone à cette période, le trafic de Marcel-Paul était menacé d'annexion par le point de deal, plus important, des Boute-en-Train de Saint-Ouen.

Des excuses exprimées

Premier appelé, Rami K. dit "Rebeu", soupçonné par les policiers d'être le gérant de terrain pour le compte des propriétaires, minimise son rôle devant les juges. Arrêté avec une machette et un pistolet dans sa voiture, il se présente comme un simple "livreur en chef".

"Je m'occupais de récupérer la drogue à un endroit, chez les nourrices, et de la ramener à la cité Marcel-Paul", explique le jeune homme de 29 ans, lunettes et barbe soigneusement entretenue, devant un tribunal dubitatif.

Confronté à une sonorisation où on l'entend passer à tabac un vendeur qui avait volé et caché de la drogue, il s'excuse: "je lui ai mis deux claques, maintenant je réalise que j'aurais pas dû".

N'est-ce pas aussi, selon les écoutes, "Rebeu" qui a frappé au visage un employé du trafic ? "Il parle d'une personne d'origine Afrique du Nord, mais c'est pas moi", se défausse-t-il.

Jugement attendu le 29 septembre

"Manifestement, pour qu'un point de deal tienne, il faut qu'une forme de violence soit exercée de façon régulière, soit en interne sur les petites mains, soit en externe vis-à-vis d'une cité concurrente", constate le président Jean-Baptiste Acchiardi.

Le jugement est attendu le 29 septembre. Cette audience conclut une séquence de sessions spéciales à Bobigny consacrées aux "fours" de Saint-Ouen et de ses environs en 2020-2021.

Après le trafic de la cité Michelet en 2022, qui a vu les peines réduites en appel, deux procès ont été dédiés au printemps à la cité des Boute-en-Train. Des propriétaires de "terrains" ont reçu jusqu'à dix ans de prison.

IM avec AFP