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Île-de-France: la région lance un "référendum" sur l'avenir du périphérique

Circulation et embouteillages sur le périphérique parisien en novembre 2020

Circulation et embouteillages sur le périphérique parisien en novembre 2020 - THOMAS COEX © 2019 AFP

Les Franciliens sont appelés à se prononcer pour ou contre le projet de la mairie de Paris, qui entend notamment réserver une voie du périphérique au covoiturage et aux véhicules propres. La région, conduite par Valérie Pécresse, n'est pourtant pas compétente concernant le périphérique, qui dépend de la mairie de Paris.

La compétence a beau appartenir à la mairie de Paris, la région ne se prive pas de s'y intéresser. Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d'Île-de-France, a lancé ce mercredi un "référendum" visant à recueillir l'avis des Franciliens sur l'avenir du boulevard périphérique, né en 1973 et emprunté chaque jour par plus d'un million d'automobilistes.

Ce "référendum" prend la forme d'une consultation en ligne à l'adresse suivante: https://www.consultation-periph.fr/.

Jusqu'au 30 novembre prochain, les internautes Franciliens pourront se prononcer "pour" ou "contre" l'attribution d'une voie de cet anneau de 35 kilomètres aux transports en commun, aux véhicules propres ou de secours, au covoiturage ou encore aux navettes autonomes. Pour participer, une inscription et nécessaire. Plus frontalement, la question est ainsi posée: "Êtes-vous pour ou contre la suppression d'une voie à la circulation pour tous sur le périphérique?". Un peu plus de 1700 personnes ont voté ce mercredi matin.

"Compte tenu de l'importance du périphérique dans les déplacements de nombreux Franciliens, et alors que 40% des trajets vont de banlieue à banlieue et que seulement 20% des usagers sont Parisiens, leur avis est crucial", soutient la région dans un communiqué.

Vers une diminution de la vitesse maximale autorisée?

Avec cette concertation, elle remet directement en question ce projet, que la mairie de Paris, décisionnaire en la matière, aimerait voir aboutir après les Jeux olympiques de 2024 dans l'espoir de réduire les nuisances sonores et la pollution atmosphérique.

C'est également dans cette optique que la vitesse maximale autorisée pourrait être abaissée de 70 à 50 km/h, l'accès interdit aux poids lourds en transit et les parois équipées d'un revêtement anti-bruit.

Dénonçant un projet "totalement idéologique", Valérie Pécresse s'oppose frontalement à cette refonte du boulevard périphérique, "parce que tous ceux qui se déplacent ont besoin de cette infrastructure pour se rendre au travail", a-t-elle argué sur BFM Politique, le 12 septembre dernier.

"Ça n'est pas possible"

Et d'argumenter: "Je comprends la volonté des grandes villes de piétonniser l'hypercentre. C'est leur ville, c'est leur projet de ville. Ils ont été élus au suffrage universel pour le faire, donc ils sont légitimes. On peut piétonniser l'hypercentre mais on ne peut pas enlever en même temps une voie sur le périphérique, ça n'est pas possible".

Dans l'absolu, la candidate au congrès des Républicains en vue de l'élection présidentielle estime que la gestion du périphérique devrait être attribuée à la région, laquelle pourrait "investir pour (en) limiter les nuisances".

Depuis plusieurs années, la mairie de Paris a multiplié les initiatives pour diminuer la place de la voiture et apaiser l'espace public. Des mesures, comme l'abaissement de la vitesse à 30 km/h dans la quasi-totalité des rues de la capitale ou encore la piétonnisation des berges de Seine. Sur ce dossier aussi, Valérie Pécresse avait fait part de son opposition et dénoncé à l'époque un manque de concertation.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions